Vidéo, pas vidéo; le débat agite la planète foot depuis maintenant une décennie. A l’ère du numérique, les choses semblent enfin changer dans le football mondial et européen avec l’arrivée de nombreuses nouveautés. Installée sur les terrains français depuis la saison 2015/16, la goal-line technology fait pourtant débat. Décryptage d’un désastre.
Prémisse de la vidéo généralisée, la goal-line technology avait fait son apparition lors de la coupe du Monde 2014 avant d’investir les terrains des principaux championnats européens. La société allemande Goal Control avait ainsi remporté l’appel d’offres en Ligue 1 après un premier essai concluant lors de la coupe du Monde au Brésil. Depuis 2015, la technologie n’a cessé de montrer ses limites, générant de nombreux bugs au grand désarroi de la LFP qui a décidé de rompre son contrat après un énième couac en Coupe de la Ligue la semaine passée.
Un désastre économique et technologigue
Des caméras et une montre qui en quelques dixièmes de secondes validaient ou non un but. Rien de plus simple et efficace. A ses débuts, elle était fantastique. Comme un outil magique aux poignets des arbitres qui n’avaient plus qu’à lire ce que leur indiquait leur nouvelle meilleure alliée. A la fin, elle n’était plus qu’accessoire de mode pour les hommes en jaune, désespérés de voir vaciller leur plus fidèle amie. D’un commun accord avec les arbitres, la LFP a donc décidé de résilier son contrat avec Goal Control après deux ans et demi de moyennement bons et loyaux services. Alors que la plupart de nos voisins a opté pour la société Hawk-Eye – filiale du géant Sony -, notre irréductible président, Frédéric Thiriez avait lui jeté son dévolu sur la société allemande quis’était occupé de la coupe du Monde au Brésil. Notre si chère fédération avait donc privilégié le coût plutôt que la qualité du produit; Goal Control lui proposant un prix bien plus attractif que le leader du marché Hawk-Eye.
Un temps nous avons cru à un choix judicieux de la LFP mais ces espoirs furent déchus au fur et à mesure des rencontres. Le produit vendu, pourtant homologué par la FIFA, s’est avéré plus performant pour détecter les maillots de nos pauvres gardiens à l’image de Cédric Carrasso ou Rémy Vercoutre plutôt que les ballons qui passaient incognitos d’un côté comme de l’autre de la ligne de but. Pourtant, l’entreprise qui se targue d’être « spécialiste de l’analyse d’image en temps réel dans les événements sportifs » et qui vante ses « nombreuses années d’expérience » n’a pas totalement lâché le morceau. Elle invoque la clémence des dirigeants français et espère une dernière chance, d’autant que depuis quelques années ses ingénieurs ont mis en place une nouvelle version de leur technologie de pointe. Car au-delà de son chiffre d’affaires, c’est toute sa notoriété qui est en jeu et l’entreprise compte énormément sur le championnat français pour redorer son image, au moins en testant cette nouvelle version.
La goal-line technology déjà dépassée ?
Mais désormais, c’est la vidéo assistance à l’arbitrage qui attire l’attention des footeux. Cette technologie développée par Hawk-Eye viendra en aide aux arbitres la saison prochaine sur les pelouses françaises et fait déjà jaser chez nos voisins qui l’utilisent (Bundesliga, Serie A…). Son efficacité reste assez incontestée mais son utilisation par les arbitres fait parfois rugir les supporters qui crient au favoritisme. Cette technologie qui viendra en aide aux arbitres sur différentes phases de jeu pourrait à terme éradiquer la goal-line technology qui reste néanmoins plus rapide. Une chose est sûre; le football n’a pas fini d’en voir de toutes les couleurs…
Crédits photo à la Une: Maxxl2