Dans les coulisses du cyclisme mondial, les rumeurs s’agitent. Le principal feuilleton de ces dernières semaines concerne Chris Froome, pensionnaire de la formation Ineos, dont l’avenir est pour le moins incertain. Des faisceaux d’indices indiquent qu’il se chercherait une autre équipe en vue du Tour de France 2020. Décryptage.
Un transfert prématuré de Chris Froome est-il possible ?
Chris Froome pourrait changer de maillot en vue du Tour de France 2020, selon Cycling News qui affirme qu’il a été approché par deux équipes. Dans l’optique de remporter un cinquième Tour, Froome semble en effet avoir le regard ailleurs. Pour gagner, avoir une équipe dévouée derrière soi est un avantage, au contraire de rivalités internes qui sont un poids supplémentaire à gérer. Problème: justement, le leadership de Froome est contesté chez Ineos, son équipe actuelle.
Une bonne raison de le chercher ailleurs. L’hypothèse est plausible, même si son contrat court jusqu’à la fin de la saison 2020. En effet, même si ce n’est pas courant, des transferts en cours de saison se sont déjà vus (Rohan Dennis de Garmin à BMC en août 2014 par exemple). De plus, son équipier Egan Bernal a envoyé un signal fort à Froome en déclarant qu’il ne voulait pas se sacrifier. Cet entretien à Eurosport Espagne renforce davantage la crédibilité d’un transfert.
Chris Froome à l’étroit chez Ineos, entre Bernal et Thomas
Il faut dire que Froome a de quoi ne pas se sentir à l’aise chez Ineos. Suite à la chute du Kenyan lors du Critérium du Dauphiné en juin 2019, le Colombien Egan Bernal a pris du galon. Il remporte la Grande Boucle, et en devient le plus jeune vainqueur. Légitimement convaincu d’avoir encore un bel avenir, il compte remporter un deuxième Tour très vite. En tout cas, il fait figure de leader potentiel. Mais ce n’est pas tout, chez Ineos, Froome peut craindre aussi Geraint Thomas.
Trois leaders, c’est deux de trop, d’autant plus que les dirigeants d’Ineos refusent de clarifier la situation. Une situation défavorable à Froome en vue du Tour 2020.
Un état de forme délicat
De son côté, Froome n’a pas de quoi imposer son leadership, du moins pour le moment. En effet, son état de forme pose question depuis son retour. Chris Froome n’a en effet pas particulièrement brillé à l’UAE Tour début 2020. Un retour peu convaincant qui ne le met pas en position de force chez Ineos, et qui n’est pas le meilleur argument pour un éventuel transfert. Son salaire de 4,5 millions d’euros par an peut s’avérer également être un obstacle. Peu d’équipes seraient en mesure de pouvoir aligner un tel salaire, surtout pour un coureur dont le retour à 100% n’est pas encore garanti.
Quelle équipe pour Chris Froome ?
Au final, les possibilités sont limitées mais réelles. Froome peut faire valoir son expérience et sa médiatisation, des atouts pour de jeunes équipes. Le dernier épisode du feuilleton est la déclaration de Mikel Landa, leader de Bahrain-Mclaren, et ancien coéquipier de Froome. Il affirme que son équipe n’engagera pas le Kenyan. Une porte se ferme certes, mais d’autres demeurent ouvertes.
C’est le cas d’Isarël-Startup Nation qui entre cette année dans le World Tour. Froome pourrait en effet leur offrir une meilleure visibilité, et bien sûr son expérience. Même si l’équipe a démenti s’intéresser à Froome, cela ne dit rien de ce qui se trame en coulisses. Autre possibilité, UAE-Team Emirates dont le leader Tadej Pogacar est encore jeune et qui pourrait apprendre de Froome avant de voler de ses propres ailes. On parle aussi de l’équipe d’origine africaine NTT comme d’une possibilité crédible ou encore, moins sérieusement, de la Movistar. José Joaquin Rojas a en effet invité Froome sur Tweeter suite à l’article de Cycling News. Un tweet humoristique et non officiel, mais pourquoi pas…
Un dilemme cornélien
Mais si ces équipes ont les finances nécessaires, elles sont cependant loin d’être aussi solides qu’Ineos sur le plan sportif. En fait, Froome est confronté à un dilemme cornélien: ou il reste chez Ineos pour avoir la meilleure équipe, mais il n’est pas certain d’avoir le champ libre et risque de voir son effort dilué dans les luttes pour la prise de pouvoir. Ou il prend le leadership dans une autre équipe, mais cette dernière sera moins forte pour le soutenir dans le Tour. Aucune alternative malheureusement n’est idéale pour Froome qui semble dans une position bien inconfortable pour aborder le prochain Tour de France.
Crédits photo à la Une: filip bossuyt