HEBDO NBA – Blessé depuis février 2019, John Wall n’a plus vu la couleur des parquets de NBA depuis une saison et demie. Cette longue interruption dans la carrière du meneur étonne: John Wall retrouvera-t-il un jour son niveau d’antan ? La rédaction d’Au Stade s’est posée la question.
John Wall, des débuts en fanfare avec les Wizards
Choisi en première position par les Wizards de Washington à l’occasion de la Draft 2010, John Wall s’intègre rapidement à l’équipe et confirme son statut de future star. C’est lors de sa première saison en NBA que le meneur passe le plus de temps sur le parquet par match avec 37,8 minutes en moyenne par rencontre. Cette statistique illustre la confiance immédiate qu’a le coach en Wall dès son arrivée. Le numéro 2 des Wizards se distingue de tous les autres meneurs de la Ligue avec un jeu tout en explosivité qui allie attaque agressive du panier adverse et clairvoyance dans le jeu de passe (9,2 passes décisives par match en moyenne). Le meneur est aussi doté d’une lecture du jeu infaillible qui lui permet de lire aisément le jeu de passe de ses adversaires et de réaliser ainsi de nombreuses interceptions.
En vertu de son physique athlétique (1m93 pour 88kg et 2,06m d’envergure), John Wall s’est imposé comme l’un des meneurs les plus complets de NBA. Son « handle », sa maîtrise du ballon et sa créativité balle en main, ont fait de lui un excellent dribbleur doublé d’un passeur virtuose. S’il excelle dans tous ces domaines, le tir a toujours été son talon d’Achille. Son tir à mi-distance s’est amélioré au fil de ses saisons en NBA mais son tir à trois points reste peu fiable avec un pourcentage de 32,4% de réussite seulement en carrière. En vertu de ces prouesses, « Wall-Star » est nommé cinq fois consécutivement All-Star de 2014 à 2018. Alors que les progressions simultanées de John Wall et Bradley Beal laissaient présager un futur radieux aux Wizards, le meneur de l’équipe de la capitale, submergé par les blessures, est écarté des parquets depuis maintenant une saison et demie.
Une longue absence problématique
En effet, à cause d’une blessure au talon en 2018, le joueur a subitement dû écourter sa saison après seulement 30 matches; s’en est suivie une période de rééducation durant laquelle John Wall s’est rompu le tendon d’Achille, le contraignant à s’absenter des terrains une année supplémentaire. Si certains fans reprochent à Wall une mauvaise hygiène de vie et la juge responsable de ses blessures, il est vrai que l’on ne peut nier une part de hasard dans tout ce qui lui arrive.
A cause de la fin de saison prématurée de la NBA suite à la crise du Covid-19, John Wall n’a pu jouer une seule minute cette saison. Néanmoins, il n’est même pas sûr que le coach Scott Brooks aurait pris le risque de faire jouer son meneur tant la saison semblait déjà jouée et l’enjeu insignifiant. Cependant, à titre personnel, ne pas jouer pendant un an et demi à un niveau compétitif fait planer des risques sur la capacité de John Wall à revenir à un niveau suffisant en début de saison prochaine. En effet, jouer quelques minutes dans des matches contre des équipes déjà éliminées de la course aux play-offs, c’est-à-dire des rencontres dénuées d’enjeu, aurait pu permettre au joueur de se remettre dans le bain.
Un optimisme affiché
La longue absence de Wall suscite de nombreuses interrogations, même si l’ensemble du staff des Wizards et le joueur lui-même sont optimistes. En ce sens, Scott Brooks déclarait en mars dernier: « John est en bonne condition physique. Il court, il saute, il tire. Il reste encore beaucoup de travail à faire, mais il a la bonne mentalité. Je m’attends à ce qu’il revienne et qu’il soit meilleur que jamais. »
Cette déclaration demeure dans les faits assez typique de celle d’un entraîneur encourageant un d ses joueurs en convalescence. D’ailleurs, Scott Brooks se montrait optimiste sans toutefois trop entrer dans les détails. Le doute étant de mise, il incombe à la direction et au coach des Wizards la responsabilité de gérer au mieux la réintégration de John Wall au sein de l’effectif. Les ambitions de la franchise de Washington pour la saison prochaine ne dépendent presque exclusivement que sur le retour de John Wall à son niveau d’antan.
La réunion de John Wall et Bradley Beal en vue d’un retour sur les parquets du meneur la saison prochaine est très attendue par les fans des Wizards. Quel amateur de basket n’est pas enjoué à l’idée de voir les deux joueurs évoluer ensemble à leur plus au niveau ? Cette association est d’autant plus excitante depuis que les deux hommes, qui ont pu avoir une relation conflictuelle par le passé, ont respectivement exprimé leur désir de jouer ensemble mais aussi leurs ambitions pour les saisons à venir.
Quelles perspectives d’avenir pour John Wall ?
Ainsi, alors que certains prédisaient un conflit d’ego entre ces deux joueurs, Bradley Beal puis John Wall ont tenu à mettre les choses au clair. Le meneur a ainsi déclaré dernièrement: « Au final, on a parlé, et on s’est dit que je n’étais pas John Wall sans lui et il n’est pas Bradley Beal sans moi. On comprend tout ça, et on sait aussi que les gens ne sont pas dans notre vestiaire, qu’ils ne nous voient pas tous les jours, nous entraîner, nous défier et nous rendre l’un et l’autre meilleur. Les rumeurs venant de l’extérieur peuvent affecter l’équipe si tu permets ça. »
La relation semble donc au beau fixe entre les deux joueurs qui ont hâte de fouler à nouveau les parquets ensemble. John Wall a même ajouté lors d’une interview: « J’ai vraiment hâte de jouer avec un gars comme ça [NDLR: Bradley Beal] et aider à le faire franchir un nouveau cap. » Wall se montre donc déterminé à former un redoutable duo voire peut être même à partager les clés de l’équipe, que lui seul possédait auparavant (leadership, tirs dans les moments cruciaux etc). D’ailleurs, John Wall ayant signé en juillet 2017 une prolongation de contrat de 171 millions pour quatre ans avec les Wizards, il n’y a nul doute que le meneur jouera bel et bien sous le maillot de Washington la saison prochaine. Espérons seulement pour la franchise que John Wall soit enfin épargné par les blessures…
Crédits photo à la Une: Keith Allison