Un week-end de rêve pour la Juventus, seule équipe de tête à s’être imposée lors de cette journée. L’Inter auteur d’un septième succès de rang, en a aussi profité pour se rapprocher du podium, pendant que Milan disait presque adieu à ses rêves de Ligue des Champions. Voici en gros ce qu’il fallait retenir de cette journée.
Les taux se resserrent en tête du campionato, et cette troisième levée de la phase retour était peut-être une bonne occasion de voir un peu plus clair. Toujours leader avec une longueur d’avance sur la Roma, mais aussi avec un match en moins que les Giallorossi, la Juventus, en déplacement au Mapei Stadium, devait se méfier de Sassuolo, son hôte du week-end. Des Neroverdi, certes moins flamboyants que l’exercice écoulé, mais qui ont souvent réussi à faire déjouer les Bianconeri sur les dernières saisons, en particulier lorsqu’ils évoluaient à domicile, comme c’était le cas lors de cette journée. Dauphins des Piémontais, les hommes de Luciano Spalletti, jouaient également à l’extérieur.
Les coéquipiers d’Edin Džeko rendaient visite à la Sampdoria, au Luigi Ferraris. Le mot d’ordre était d’enchaîner par un sixième succès de rang, et surtout continuer de mettre la pression sur la vecchia signora. Le Napoli, troisième voulait pour sa part fructifier sa dernière belle victoire à Milan, en venant à bout au San Paolo de Palerme, l’avant-dernier du général, et qui semble presque déjà condamné à redescendre dans l’étage inférieur. Quatrième, la Lazio voulait oublier sa dernière déconvenue chez le leader, en renouant devant son public avec les trois points, lors de la réception du Chievo, confortable treizième. De son côté, l’Inter Milan, désormais cinquième, pouvait en cas de victoire, enchainer par un septième succès de rang en championnat lors de la réception à Giuseppe Meazza, de Pescara, la plus que jamais lanterne rouge. Septième, l’AC Milan, qui tout comme la Juve compte une rencontre en moins, voulait se ressaisir, en revenant du Frioul, avec une victoire face à l’Udinese. Belle affiche que celle qui opposait au Stadio Olimpico de Turin, le Toro de Siniša Mihajlović à l’Atalanta Bergame de Gian Piero Gasperini . Deux équipes au jeu séduisant, mais qui manquent toutefois de régularité. Les autres rencontres programmées ce week-end mettaient aux prises : la Fiorentina au Genoa, Cagliari à Bologne et Crotone à Empoli.
Et de sept pour l’Inter
Samedi soir (20H45), l’Inter Milan de Stefano Pioli a enchaîné un neuvième succès de rang toutes compétitions confondues en s’imposant contre Pescara (3-0). Depuis le 2 décembre et sa défaite contre Naples (3-0), l’Inter Milan est intraitable. Les Nerazzurri ont enchaîné un neuvième succès de rang toutes compétitions confondues- le septième en Serie A – contre Pescara ce samedi (3-0). D’Ambrosio a ouvert le score en surgissant au second poteau, sur un centre de Brozović (23e), puis João Mário a fait le break en taclant un centre tendu de Perišić (43e). Le Portugais, auteur de son troisième but en Championnat cette saison, a livré une bonne partie Eder, entré en jeu deux minutes plus tôt, a ajouté un troisième but, après un ballon rabattu in extremis par Mauro Icardi (73e). Avec ce succès facile, l’Inter s’installe au quatrième rang de Serie A.
Battue par la Juventus dimanche dernier (2-0), la Lazio n’a pas réussi à repartir de l’avant ce samedi contre le Chievo Vérone, en ouverture de cette journée (18H00). Pire, les hommes de Simone Inzaghi ont chuté une nouvelle fois, à la dernière seconde (0-1). Malgré 13 tirs en première période – un record cette saison – les Biancocelesti n’ont pas réussi à trouver la faille dans le bloc regroupé adverse. Ils ont continué à dominer largement, mais se sont fait piéger en fin de rencontre, sur un contre conclu par Inglese, sur un service en retrait de Gobbi . Avec ce nouveau revers, la Lazio est à cinq points du podium, et va devoir regarder derrière elle.
Le lendemain, dans le match du déjeuner du dimanche (12H30), le Torino et l’Atalanta Bergame ont fait match nul 1-1 lors de la 22e journée du championnat d’Italie et stagnent au classement. L’Atalanta avait pourtant une belle occasion à saisir après la défaite de la Lazio Rome samedi face au Chievo Vérone (0-1). Un succès aurait en effet envoyé les Bergamasques à la 5e place, devant les Romains. Ils restent finalement 6e alors que le Torino, qui n’a gagné qu’un seul de ses huit derniers matches, est toujours englué au 9e rang. Les joueurs de Siniša Mihajlović avaient pourtant ouvert la marque par Iago Falque à la 16e minute mais, comme souvent cette saison, ils n’ont pas réussi à conserver leur avantage et Petagna a égalisé pour l’Atalanta (67e).
Les concurrents de la Signora sombrent
Dans les rencontres du dimanche après-midi (15H00), tout avait bien commencé pour la Roma sur la pelouse de la Sampdoria, puisque Pares, à l’affût sur une frappe de Nainggolan repoussée par Puggioni, avait trouvé faille dès la 5e minute. Mais les Giallorossi se sont fait rejoindre sur une reprise puissante de Praet (1-1, 20e). Et s’ils ont repris l’avantage par Džeko (1-2, 66e), ils n’ont su le conserver que cinq petites minutes (2-2, 71e), avant de craquer sur un superbe coup franc de Muriel (3-2, 73e). Cette défaite stoppe la série de victoires (4) des joueurs de Luciano Spalletti en Serie A. Surtout, la Roma compte désormais quatre points de retard sur la Juventus, dont elle est le dauphin.
Pas plus de réussite pour les Rossoneri ! Comme la louve, l’AC Milan avait pourtant parfaitement lancé son match par Bonaventura, auteur d’un bel enchaînement sur un centre de Suso (0-1, 8e). Mais le milieu de terrain s’est blessé et a dû quitter ses partenaires avant la demi-heure de jeu (27e). Cette sortie prématurée a-t-elle perturbé les Lombards ? Dans la foulée, Cyril Théréau a égalisé d’une superbe frappe du gauche sous la barre de Donnarumma (1-1, 31e). En forme, l’attaquant tricolore totalise déjà 9 buts cette saison. À l’aube du dernier quart d’heure, De Paul a ensuite mis à terre les Milanais (2-1, 73e), désormais 7es et décrochés dans la course à la Champion’s League.
2-0, puis 2-2 en 3 minutes, puis 3-2, et enfin 3-3. Le match entre la Fiorentina et le Genoa a offert un beau spectacle aux personnes présentes au Stade Artemio-Franchi. Et celles-ci ont eu droit à une « spéciale » : Federico Chiesa, fils d’Enrico, a porté le score à 2-0 pour la Fiorentina, avant que Giovanni Simeone, le fils de Diego, ne réduise la marque à 2-1 et égalise en toute fin de match sur penalty (3-3, 90e). Iličić (17′) et Kalinić (62′) ont également marqué pour la Viola. L’autre buteur des Grifoni se nomme Hiljemark (59′). Bernadeschi a lui vu rouge (85’), laissant ses partenaires à dix.
Dans une rencontre de milieu de tableau, Cagliari a arraché le nul à domicile contre Bologne (1-1), réduit à neuf suite aux exclusions de Viviani (88’) et Krafht (90’+1’). Les visiteurs, longtemps devant grâce à Destro (64’) ont craqué en fin de partie sur un but de Borriello (90’+2’). Dix-huitième, Crotone a dominé Empoli (4-1) mais reste à huit points du premier non relégable, qui n’est autre que son adversaire du jour. Les locaux ont marqué par Stoian (24′) et Falcinelli, auteur du coup du chapeau (56′, 90’+1′(pen.), 90’+2′). Mchedlidze (39′) sauvait lui l’honneur des visiteurs.
Pendant ce temps, le 4-2-3-1 semble vraiment être la robe parfaite pour la vecchia signora. Trois victoires lors des trois dernières sorties, toutes obtenues avec la même forme, qui semble attester de la tendance du moment. Les hommes de Massimiliano Allegri arrachent une deuxième victoire consécutive en championnat, en profitant de la défaite de la Roma, leur poursuivante immédiate à Gênes. La rencontre jouée au stade Mapei a duré, en fait, dix minutes. Le but de Gonzalo ‘Pipita’ Higuaín a coupé les jambes à Sassuolo, qui dans les premiers instants de la rencontre, semblait pouvoir tenir le choc avec les Bianconeri. Dès lors, les camarades de Paulo Dybala sont devenus inaccessibles, profitant de la qualité disponible à partir de la ligne de front. Précisément pour cette raison, ce schéma apparemment dérangeant pour les rivaux, peut devenir la véritable clé de la saison de la Juve. Au cours des trois dernières sorties, contre des adversaires de niveau appréciable (Lazio, AC Milan et Sassuolo), la vieille dame a gagné et convaincu, enregistrant des améliorations spectaculaires et évidentes en termes de jeu. Cela ne peut pas être une coïncidence. L’équipe semble être en mesure de supporter le poids de ce déploiement, en particulier grâce au sacrifice démontré par l’habituel Mandžukić et Higuaín. Sassuolo, pour sa part, fait un pas vers l’arrière par rapport à sa dernière performance réconfortante. Bien sûr, la force de frappe de l’adversaire peut être un petit atténuant, mais Di Francesco devra nécessairement travailler sur le mental de son groupe et sa capacité à réagir.
La tuile du Napoli
Alors que l’AS Rome avait perdu sur le terrain de la Sampdoria (3-2), Naples pouvait lui ravir la deuxième place de la Serie A et essayer de maintenir le contact avec la Juventus. Mais les Turinois, vainqueurs ce dimanche à Sassuolo (0-2), mènent le Championnat avec désormais quatre points d’avance sur la Roma et six sur le Napoli, incapable de battre Palerme (1-1), pourtant avant-dernier du classement. Les Partenopei ne sont même pas passés très loin d’une grosse contre-performance : après avoir encaissé un but précoce de Nestorovski (6e), ils n’ont égalisé qu’après l’heure de jeu, grâce à Mertens (66e). Après avoir échoué plusieurs fois devant Posavec, longtemps impeccable, le Belge a finalement profité d’une grossière erreur du gardien de Palerme, qui a laissé le ballon filer entre ses mains. Même l’exclusion du rosanero Goldaniga (89’) n’aura pas permis aux Azzurri de l’emporter.
Statistique clé:
8- Mauro Icardi a donné huit passes décisives cette saison en Serie A. Aucun buteur n’a fait mieux dans les cinq grands Championnats Européens.
L’homme de la journée:
Gonzalo Higuaín (Attaquant de la Juventus): Un but, une passe et beaucoup de travail pour servir ses compagnons. La méchanceté agonistique avec laquelle il se jette sur Cannavaro pour lancer l’action du 0-2 en dit beaucoup de son tempérament actuel et de l’envie de dépassement typique de toute l’équipe. Si lui et Mandžukić continuent à confirmer cette volonté de sacrifice, Allegri a peut-être vraiment trouvé la solution.
Le flop de la journée:
Allan (Milieu de terrain du Napoli): Anonyme. Sa présence est impalpable et Sarri le remplace par Zieliński: Un choix intelligent, même si avec le recul, l’ancien d’Empoli devait jouer dès le début. Question de points de vue.
La déclaration:
Luciano Spalletti (Entraîneur de la Roma):« Parfois, on manque de maturité, surtout pour aller de l’avant. Au début, nous avions souffert de leur rythme, mais nous avons toutefois réussi à marquer. Mais ils ont mieux joué, il faut l‘admettre, alors que nous, on a manqué de qualité, notamment offensivement. »
Crédits photo à la une: Leandro Ceruti