En ballotage défavorable après le score du match aller (2-2), les Parisiens devaient s’imposer à Manchester pour se qualifier. Peu inspirés et maladroits, les joueurs de Laurent Blanc se sont inclinés, laissant aux Citizens l’honneur de disputer les demi-finale de la Ligue des Champions. Décryptage.
Trop d’erreurs. Pas assez de détermination. Le PSG est éliminé de la Ligue des Champions pour la quatrième saison d’affilée au stade des quarts de finale. Les Parisiens n’ont pas su inverser le scénario que le score du match aller laissait présager (2-2). Ils devaient s’imposer sur la pelouse de Manchester City pour se qualifier, mais trop timorés ils n’ont fait que le contraire en s’inclinant piteusement (0-1). Le club de la capitale était pourtant favori de cette double opposition. Mais il s’est plombé tout seul au match aller en manquant trop d’occasions. Les Parisiens avaient promis qu’il ne commettraient pas de nouveau les mêmes erreurs : ils ont faire pire encore sur ce match retour… Symbolisée par un Serge Aurier en grande difficulté sur les deux matchs, la faillite du Paris SG est énorme et même impardonnable au sein d’un club qui rêve des sommets européens. Cette élimination, qui n’empêchera sûrement pas le PSG de faire le plein sur le plan national, souligne deux constats. D’une part la faiblesse des Parisiens depuis quatre saisons déjà dans ces très grands rendez-vous (1 victoires sur 8 matchs en quart de finale) . Et d’une autre part le niveau médiocre de notre Ligue 1, où le PSG joue dans un trop grand confort, ce qui, à long terme, nui sur son rendement en Champion’s League.
Tout a été à l’envers à l’Ethiad Stadium pour le PSG. En ballotage défavorable, les joueurs de Blanc devaient s’imposer. Mais les Mancuniens n’ont jamais réellement souffert, eux qui ont laissé que très peu d’espaces aux Parisiens. Très appliqués dans leur pressing, les joueurs de Manuel Pellegrini ont même profité des approximations Parisiennes pour se montrer les plus dangereux.
Le résumé du match
Laurent Blanc, qui a dû s’accommoder des nombreuses absences de ses joueurs cadres (David Luiz, Matuidi, Verratti) alignait son équipe dans un schéma en 3-5-2, une première. Son système de jeu, inédit et jamais travaillé à l’entraînement, était-il idéal en vue de ce match crucial ? Pas sûr. En tout cas, en première période, le PSG se montrait peu menaçant, hormis sur un coup-franc d’Ibrahimovic détourné par Joe Hart (16e). City profitait des nombreuses erreurs techniques des Parisiens pour se montrer offensivement. Et sur une nouvelle passe mal assurée de Serge Aurier, Agüero récupérait le ballon avant de se faire faucher par Kévin Trapp : pénalty (28e) ! Heureusement l’attaquant Argentin ne cadrait pas sa tentative (29e). Mais le PSG subissait, avant de connaître un nouveau coup dur, la sortie sur blessure de Thiago Motta, remplacé dans la précipitation par Lucas (44e). Brouillon le PSG conservait tout de même toutes ses chances avant le second acte de la partie (0-0 à la mi-temps).
Dans l’obligation de marquer, les hommes de Laurent Blanc entamaient la seconde mi-temps avec un rythme plus élevé. Ibrahimovic voyait une nouvelle fois Hart repousser son coup-franc (48e). Le portier Mancunien se montrait encore décisif sur une tête piquée de Thiago Silva (64e). Mais le PSG demeurait toujours très imprécis dans ses enchaînements, même si l’entrée de Pastore à l’heure de jeu permettait au club de la capitale de faire des différences au milieu de terrain et de créer des décalages. Mais peu à peu, les Citizens reprenaient du poil de la bête. Ces derniers enchaînaient les incursions dans le camp Parisien et les corners. Et à force de jouer avec le feu, les joueurs du PSG se brulèrent et le couperet tomba : De Bruyne, déjà buteur pour City à l’aller, profita du manque d’agressivité de l’arrière garde du PSG pour envoyer d’une subtile frappe enroulée le cuir dans le petit filet de Trapp (1-0, 76e). Dans un Ethiad Stadium en délire, Thiago Silva et ses coéquipiers accusaient le coup. Cavani manqua son duel avec le portier Anglais (80e) et Ibrahimovic vit son but refusé pour un hors-jeu flagrant (86e). Le PSG était éliminé de la C1 par le quatrième de Premier League. Les Skyblues (bleu ciel, en référence au maillot de City), ivres de joie accèdent eux, au contraire des Parisiens, pour la première fois au dernier carré de la plus prestigieuse compétition Européenne, huit ans après l’arrivée des investisseurs venus d’Abu Dhabi dans le Nord de l’Angleterre.
Le fait : une attaque amorphe
Sans idées, l’attaque du Paris SG n’a jamais eu de réelle influence sur ce match. « Nous avons été insuffisant sur le plan offensif. Notre attaque n’a jamais pesé », analysait Laurent Blanc après le match. Après avoir manqué de nombreuses opportunités au match aller (dont un pénalty et un face-à-face avec Hart), Zlatan Ibrahimovic symbolisait une nouvelle fois l’impuissance de ce secteur de jeu du PSG. L’attaquant Suédois s’est pourtant montré plus dangereux que ses compères d’attaque (Di Maria et Cavani) en poussant deux fois Joe Hart à la parade sur coup franc. Mais cela est insuffisant, d’autant plus qu’il vient peut-être une nouvelle fois de laisser passer une chance sérieuse de remporter la Coupe aux grandes oreilles, son avenir à Paris étant incertain. Di Maria ne l’a pas aidé en existant tout simplement pas. Recruté pour faire passer un pallier au PSG dans cette compétition, le milieu Argentin a réalisé la pire performance de sa saison, au plus mauvais moment. A son crédit : le système de départ (3-5-2) ne l’a pas aidé, lui qui a erré tout au long de la partie au milieu de terrain, occupant différentes positions au fil de la rencontre, et bien pris par la paire de récupérateurs Mancunien (Fernando-Fernandinho). De son côté Cavani s’est montré combatif, venant de nombreuses fois colmater des brèches en défense. Mais son match fut médiocre sur le plan offensif. Il aurait pu sauver son bilan et redonner espoir aux Parisiens en égalisant à dix minutes du terme, mais il manqua son duel face à Hart (80e). Lucas, entré à la 44e minute de jeu en remplacement de Thiago Motta, a essayé d’apporter du dynamisme au jeu du PSG, mais il s’est trop souvent heurté à l’arrière garde des Citizens (Mangala-Otamendi). Quand à lui, Javier Pastore, de retour de convalescence, et entré en jeu, a créé quelques décalages, mais ses coéquipiers, trop imprécis ou à contre-temps, n’en n’ont jamais profité.
Les notes des deux équipes :
MANCHESTER CITY : Hart (7) – Sagna (6), Otamendi (6,5), Mangala (7), Clichy (6) – Fernando (6,5), Fernandinho (6,5) – J.Navas (6), De Bruyne (7,5), D.Silva (6) – Agüero (6)
PARIS SG : Trapp (4,5) – Aurier (3), T.Silva (6,5), Marquinhos (5) – Van der Wiel (4), Rabiot (5,5), T.Motta (non noté) puis Lucas (44e, 5,5), Maxwell (4) – Di Maria (3,5) – Ibrahimovic (3,5), Cavani (4)
La statistique clé :
158 – Le PSG a perdu un total de 158 ballons hier (80 en première période) face aux Citizens, sur l’ensemble du match. Il s’agit du total le plus élevé pour le club de la capitale, dans un match de 90 minutes, depuis son retour dans la compétition en 2012-2013. (Source: Opta).
La déclaration marquante :
Je suis responsable. C’est moi qui ai constitué l’équipe, qui ai choisi les joueurs, qui a fait la mise en place. Je prends pour moi cette défaite, je ne ma cache pas ». Laurent Blanc, entraîneur du PSG.