Tragique. Le Paris Saint-Germain a sombré, mercredi soir, au Camp Nou, en huitième de finale retour de la Ligue des Champions. Larges vainqueurs au Parc des Princes il y a 3 semaines, les Parisiens ont été balayés par Barcelone (1-6), hier soir, qui s’est offert une incroyable remontada. Ce match restera dans l’Histoire. Mais il est vraiment difficile de l’apprécier.
Le football a ses raisons que la raison ignore. Remonter un score de 4-0 subi lors d’un match aller de Coupe d’Europe n’était jamais arrivé dans toute l’Histoire du football. Mais, depuis mercredi soir, une exception est venu mettre fin à cette règle longtemps restée inébranlée. La remontada invraisemblable du FC Barcelone, en huitième de finale retour de la Ligue des Champions, a été aussi cruel pour le Paris Saint-Germain que le match aller avait été intense en euphorie et en ivresse. De l’ivresse, il y en a eu aussi mercredi soir, au cœur d’un match historique. Malheureusement, elle fut certes déversée dans des proportions gargantuesques, mais du côté catalan.
Durant les dernières semaines, Barcelone a voulu donner l’impression d’une puissance sans commune mesure, capable de renverser n’importe quelle situation désespérée et donc de créer un exploit jamais réaliser dans le monde footballistique. Durant ces trois semaines, nous n’avions pas voulu y croire. L’écart était trop grand. La probabilité trop mince. Et surtout, Paris avait semblé largement au-dessus lors du match aller. Pour autant, les Parisiens présents sur la pelouse mercredi soir n’avaient strictement rien à voir avec ceux qui avaient assommé les Catalans au Parc des Princes. Autant ils avaient été monstrueux lors du match aller, autant cette fois, ils ont clairement tendus le bâton pour se faire battre.
La responsabilité des Parisiens
Paris n’a jamais su prendre la mesure d’un match lors duquel les Barcelonais – s’il n’ont pas évolué, paradoxalement, pas à un niveau stratosphérique – auront eu le mérité de toujours y croire. Dès le début de la partie, les Barcelonais ont su laisser entrevoir la lueur d’espoir qui ne les a jamais quitté, grâce à l’ouverture du score de Luis Suarez (0-1, 3e). Les Parisiens, particulièrement tendus et incapables de ressortir le ballon, ont alors joué avec un bloc très bas et ont subi les assauts répétés des joueurs de Luis Enrique. Fatalement, la situation s’est encore un peu plus tendu lorsque Kurzawa a inscrit un but contre-son-camp complètement improbable où la responsabilité de Marquinhos est clairement engagée (0-2, 40e). L’atmosphère devint même suffoquant après le penalty transformé par Messi juste après la pause, obtenu par Neymar après une glissade de Meunier (0-3, 50e).
Pourtant, l’étincelle a fini par jaillir. Alors qu’on commençait sérieusement à se faire du mouron, Cavani fut d’abord tout proche de ramener les deux équipes à égalité mais a buté sur le poteau (52e). El Matador est finalement venu nous rappeler le grand attaquant qu’il est en exploitant à merveille une remise de Layvin Kurzawa d’une demi-volée de l’extérieur du pied (1-3, 62e). Le but tant attendu était enfin arrivé. Tout le peuple parisien était rassuré, puisque Barcelone devait à présent inscrire trois buts pour pouvoir se qualifier. Un doux rêve utopiste. Les opportunités ratées par Cavani (63e) et surtout Angel Di Maria (85e) en contre paraissaient même anodines, anecdotiques. Si seulement …
Le temps passait et la qualification parisienne semblait acquise. Malgré quelques frayeurs, Unai Emery était en passe de remporter son incroyable pari. Nous étions alors à deux minutes de la fin du temps réglementaire. Au Camp Nou, des spectateurs avaient déjà dû quitter le stade. Certains supporters avaient déjà dû éteindre leur téléviseur. Mais l’impensable s’est produit. Neymar, catalyseur d’une fin de match complètement hors du temps, a rallumé la flamme en inscrivant un somptueux coup franc enroulé (1-4, 88e). Dans la foulée, Marquinhos a légèrement accroché Suarez dans la surface, ce qui a permis à Neymar d’inscrire un doublé sur penalty et de rendre l’atmosphère irrespirable (1-5, 90+1e). La terrible issue s’est révélée de plus en plus évidente. Paris a continué de reculer. Et l’inéluctable s’est produit. Un ballon de Neymar dans la surface a trouvé le pied de Sergi Roberto, pendant que la défense parisienne restait clouée sur place (1-6, 90+5e). Cette soirée avait quelque chose de fantastique, d’irréel. Le PSG venait à peine d’être érigé en grand d’Europe qu’il se retrouve déjà propulsé dans l’abîme. Et désormais, il sera vraiment difficile de s’en extirper.
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