Les chances de qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions se réduisent considérablement pour l’Olympique Lyonnais. Vaincus par la Juventus Turin au Parc OL (0-1) malgré des circonstances favorables, les Gones se retrouvent désormais à 4 points de la seconde place occupée par le FC Séville, à l’orée de la phase retour.
Les Lyonnais ont tout gâché. Au cœur d’une période délicate pour le club en championnat, cette confrontation avec la Juventus Turin au Parc OL, lors de la troisième journée de la phase de poules de la Ligue des Champions, aurait pu servir de déclic. Mais alors qu’ils avaient l’occasion de surpasser une Vieille Dame affaiblie par l’exclusion de Mario Lemina (54e), les joueurs de Bruno Genesio se sont finalement inclinés sur une réalisation assassine de Juan Cuadrado (76e). En supériorité numérique pendant plus d’une demi-heure, les Rhodaniens ne sont jamais allé au bout de leurs intentions, tandis qu’Alexandre Lacazette avait manqué un penalty en première période (35e). Cette nouvelle défaite, après celle concédée en Andalousie lors de la précédente journée (0-1), jette un sérieux voile sur les espoirs de qualification pour les huitièmes de finale. La victoire de Séville à Zagreb (1-0) place en effet les Gones à 4 points de la seconde place occupée par la formation espagnole.
Les Lyonnais pourront nourrir d’énormes regrets au vu des circonstances qui ont accompagné le déroulement de la partie. Car longtemps, ils n’avaient pas semblé en mesure de faire pencher la balance de leur côté. L’entame de match des Bianconeri a en effet beaucoup perturbé des Rhodaniens incapables de ressortir proprement le ballon. L’aisance des visiteurs à trouver des espaces entre les lignes et la multiplication de leurs appels dans la profondeur ont éprouvé une arrière-garde lyonnaise qui fut, du reste, relativement compacte. La vigilance d’Anthony Lopes était ainsi par deux fois nécessaire pour repousser une frappe croisée de Gonzalo Higuain (24e) puis une tête claquée par Pipita (43e). Rendant beaucoup trop facilement le ballon aux Turinois, les Lyonnais se sont contentés d’enchaîner les corners. C’est sur l’un d’eux que Leonardo Bonnucci a plaqué en bonne et due forme le jeune Diakhaby dans la surface de réparation. Une opportunité providentielle. Mais Alexandre Lacazette a frappé son penalty trop mollement et Gianluigi Buffon a pu s’interposer (35e).
D’offensives trop hésitantes à un gardien monumental
En dépit de ce cadeau offert par l’expérimenté défenseur italien, les Lyonnais ne s’étaient alors guère créé de véritable opportunité. Avec un bloc positionné très bas, un pressing relativement passif et un marquage assez lâche, ils laissaient alors l’opportunité aux Italiens de développer leur jeu, entre des latéraux aux allures d’ailiers (Alex Sandro, Dani Alves), des relayeurs très offensifs (Miralem Pjanic, Sami Khedira) et un Mario Lemina à son aise en position de sentinelle. Pourtant, ce bel équilibre allait subitement vaciller en l’espace de deux minutes. Deux actions consécutives qui auraient pu totalement faire basculer le cours du match. Premièrement, c’est un stupide geste d’humeur de Sergi Darder – en cruel manque de sang froid ces derniers temps – sur Miralem Pjanic dont il n’a tiré qu’un carton jaune très orangé (52e). Ensuite, c’est une légère faute de Mario Lemina dans l’entrejeu, qui lui a valu un second avertissement synonyme d’exclusion (54e).
Le rapport de force avait alors tout pour s’inverser. Les Turinois furent beaucoup moins appliqués dans leurs transmissions et les Gones se sont accordés la maîtrise territoriale du jeu. Malheureusement, les coéquipiers de Maxime Gonalons ont eu le tort de ne pas apporter suffisamment de présence offensive et, peut-être, de ne pas abandonner le 5-3-2 avant l’entrée tardive de Rachid Ghezzal (82e). Trop timides, les Lyonnais ont en plus échoué sur un gardien monumental. Légèrement décrié après ses quelques bévues récentes, Gigi Buffon a rappelé ce qui faisait sa légende en sortant une frappe en pivot de Fekir d’un superbe réflexe (50e) puis une tête de Tolisso à bout portant (70e). Aussi, pour cette Vieille Dame si expérimentée, l’occasion était trop belle de dompter des Lyonnais aux allures de frêles lionceaux. Le coup de poignard fut asséné par Juan Cuadrado, qui s’est joué de Morel avant de déclencher une lourde frappe en angle fermé (0-1, 76e). En mauvaise posture dans cette phase de poule, les Gones seront désormais contraints d’aller chercher des points au Juventus Stadium. Une mission bien laborieuse. Sur leur route, le ciel n’était déjà pas dégagé, mais il s’est cette fois clairement obscurci.
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