Bien que les positions restent encore globalement figées, les premières tendances commencent à se confirmer, au sommet comme en bas de classement. Si Reims, l’AC Ajaccio, le Paris FC et d’autres comme Nîmes, Lorient ou Brest tendent à prendre part à la course pour les strapontins du podium, Bourg-en-Bresse, Lens, Quevilly-Rouen et Tours vont indubitablement lutter pour leur survie dans le monde pro. Pour ces deux dernières équipes la situation est même déjà très chaude. Au Stade vous dresse le bilan complet de cette douzième journée de Domino’s Ligue 2.
LE LEADER
Les Rémois frappent un grand coup à Lens
Le Stade de Reims a décidément la baraka cette saison. Même privés du ballon pendant quasiment les deux tiers du match et recroquevillés dans leur camp, les hommes de David Guion sont allés chercher un succès précieux à Bollaert (0-1). « Une victoire de caractère« , selon les dires de David Guion, le tacticien stadiste. Trois points supplémentaires qui permettent aux Rémois de conserver leur fauteuil de leader, sous la pression de l’AC Ajaccio, vainqueur du derby ajaccien face au GFCA (2-0). Sur la pelouse du RCL, les Rémois ont fait mouche dès le début de la partie, sur leur seule opportunité: bien lancé par Jordan Siebatcheu sur une contre-attaque, Diego fusillait Nicolas Douchez (0-1, 3e). Une entame de match idyllique, d’autant plus que les Champenois excellent cette saison pour faire le dos rond offensivement. « Ce soir on fait le coup parfait, affirmait le coach rémois en conférence de presse d’après-match. On s’est imposé avec le cœur. On marque un but très tôt, avec la manière et derrière on a fait preuve de beaucoup d’abnégation et de science tactique pour contrer les assauts du RC Lens qui a fait rentrer pas mal d’attaquants en seconde période« . En face, les hommes d’Éric Sikora se sont montrés bien brouillons. La majorité de leurs centres ont terminé leur course dans les bras d’Édouard Mendy, l’impeccable portier des Rouge et Blanc, alors que les attaquants avaient perdu la flamme qui les avait escortés le week-end passé face à Bourg-en-Bresse (victoire 0-6). Si les Rémois se prédestinent à jouer les premiers rôles, le tableau est bien plus sombre pour les Nordistes, qui ont déjà perdu neuf rencontres cette saison. « On doit être beaucoup plus guerriers, regrettait Éric Sikora. On a neuf points, avec un succès on en aurait eu douze, soit un par match ce qui n’est déjà pas un rythme suffisant pour se maintenir… Comme je vous l’avais annoncé avant le match, cette saison on va jouer le maintien, rien d’autre« .
LE TOP
Le Paris FC, l’invité surprise
Qui imaginait en cette soirée du 28 mai, alors que le Paris FC se voyait refuser l’accès à la Domino’s Ligue 2 par Orléans en barrages (0-1, 1-0), que le club de la capitale en occuperait les hautes sphères du classement moins de cinq mois après ? Pas grand monde. Après avoir profité de la rétrogradation administrative du SC Bastia pour gagner sa place dans l’antichambre de l’élite, le PFC, préparé au National 1, était promis à la relégation. Pourtant, au soir de cette 12e journée, l’équipe entraînée par Fabien Mercadal truste les premières places, et s’est mise à portée directe des tous meilleurs en montant sur le podium grâce à ce succès au forceps devant Valenciennes à Charléty (3-2). « Depuis le banc et à la mi-temps, je disais à mes joueurs qu’on faisait un grand match« , glissait l’entraîneur du club de la capitale. Ce succès s’est bâti d’une manière très spectaculaire. Menés au score suite à la réalisation de Sébastien Roudet (0-1, 15e), les Parisiens ont renversé la vapeur en scorant deux fois en l’espace de 20 minutes grâce à Julien Lopez (1-1, 41e) et Redouane Kerrouche (2-1, 61e). Très bien organisés défensivement, les joueurs du PFC ne s’en sont pas moins crispés en fin de partie. Tiraillés par la possibilité de monter virtuellement sur le podium, les locaux se sont désunis l’espace d’une action adverse. À cinq minutes du coup de sifflet final, Frédéric Bong permettait à VA d’égaliser en marquant contre-son-camp, consécutivement à un centre fort de Roudet devant la cage de Didier Ovono (2-2, 85e). Alors que le stade, à l’unisson derrière son équipe jusque-là, s’était tu après ce couperet, le club, qui revêt « une ambition capitale » selon son propre slogan, a mis une dernière fois le ballon dans la boîte. Une dernière situation suffisante pour Idriss Ech Chergui qui trompait Cyrille Merville de la tête (3-2, 90e). Une délivrance inespérée mais globalement méritée au vue des efforts fournis par le promu. Ce très beau début de saison demandera bien sûr confirmation, alors que le club rêve de devenir la deuxième place forte footballistique à Paris derrière le PSG. Un rêve accessible via une montée en Ligue 1… dont Fabien Mercadal ne veut pour l’instant pas entendre parler: « Je ne suis pas comptable, je suis un passionné de foot. Ma seule préoccupation c’est le prochain match, là contre le Gazélec. Les points, ça se compte à la fin. »
LE FLOP
Tours et Quevilly-Rouen, ça devient inquiétant
C’est un constat terrible. Après seulement douze journées disputées, soient à peine un tiers du championnat, les destins du Tours FC et du Quevilly-Rouen Métropole semblent comme scellés, fatalement liés à une relégation. Les deux cancres de la division n’ont pas du tout amélioré leurs affaires ce week-end en s’inclinant tous les deux, respectivement à domicile devant Sochaux (0-1) et sur la pelouse d’Auxerre (2-1). Le TFC en a même « profité » pour battre un bien triste record: celui du nombre de défaites d’affilées concédées à domicile consécutivement sur une saison. Tours en est à 7. Ces deux défaites se sont bâties dans les toutes dernières minutes du multiplex. À 10 depuis l’exclusion de Ndoye (62e), les Tourangeaux n’en n’avaient pas moins apporté le danger dans la surface sochalienne, en touchant notamment le poteau. Mais comme dans un cauchemar, les locaux ont craqué en toute fin de partie sur une tête surpuissante de Yoann Touzghar (0-1, 86e). De leur côté, les Normands n’ont pas fait mieux. Ils ont pourtant longtemps mené au score face à l’AJA. Matthieu Duhamel avait inscrit son 6e but de la saison sur penalty (0-1, 29e) pour donner l’avantage à QRM. Mais Mohammed Yatarra (1-1, 68e) et Pape Sané sur penalty dans le temps additionnel (2-1, 90+2e) sont venus rappeler au promu que l’efficacité dans les deux surfaces, qui fuit QRM depuis le début de saison, est primordiale pour avoir un rôle à jouer en Ligue 2. Avec deux petits points pour le TFC (et aucun succès), contre cinq pour QRM (un succès uniquement), ces deux formations comptent déjà respectivement dix et sept points de retard sur le premier non-relégable, Bourg-en-Bresse.
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Umut Bozok (Nîmes) – Meilleur buteur du National la saison passée avec Marseille-Consolat (17 buts), l’attaquant nîmois a fait monter son compteur buts à 7 unités en Ligue 2 cette saison. Opposés à Brest aux Costières, les Gardois ont pu s’appuyer sur leur recrue phare de l’été, auteur d’un triplé, pour se défaire très facilement des Bretons (4-0), certes réduits à 9. Un succès qui permet à Nîmes de remonter à la 4e place, à un petit point du podium.
La stat’
15 – Comme le nombre de buts inscrits par le Paris FC après douze journées cette saison. Un total que le club avait mis 21 journées à atteindre lors de son dernier passage en Ligue 2, en 2015-2016, qui s’était soldé par une relégation.
La décla’
On continue notre série de victoires. Au-delà du fait que l’on jouait un derby, on voulait à tout prix s’imposer pour rester seconds. En plus on prend des points d’avance sur nos poursuivants. Il faut conserver cette deuxième place le plus longtemps possible. Si on y arrive, alors tout pourra se passer. »
Olivier Pantaloni, entraîneur de l’AC Ajaccio, vainqueur du GFC Ajaccio (2-0)
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