Avec en apothéose le choc PSG-OL, cette sixième journée de Ligue 1 promettait d’être spectaculaire et prolifique. Pour les buts il faudra repasser, mais ce week-end fut une nouvelle fois bourré d’enseignements quant aux forces en présence. Le classement semble petit à petit se mettre en ordre: sur 9 favoris soulevés en début de saison par Au Stade, 8 occupent désormais les premières places. Décryptage.
LES TOPS
Invincibles Girondins
Petit à petit l’oiseau fait son nid. Les Bordelais, qui avaient entamé la saison par une triste et déplorable élimination en Ligue Europa, sont désormais au pied du podium après six journées. Et ils le doivent en grande partie à un homme, qui incarne l’avenir du football brésilien, l’éclosion d’une nouvelle et énième génération dorée: Malcom. Buteur, passeur, il est la pierre angulaire du FCGB et la carte maître de Jocelyn Gourvennec. Car sans briller, Bordeaux ne cesse de grimper. Invaincus cette saison, les Girondins ont pourtant longtemps buté sur une défense toulousaine compacte, en ouverture de cette sixième journée au Stadium. La paire Diop-Jullien tenait parfaitement en tenaille le néo-bordelais De Préville, muet tout au long du match. Sans solution et malmenés au court du premier acte, les Girondins s’en remettaient aux exploits de leur gardien Benoît Costil, auteur d’une magnifique parade devant Delort (31e). Malcom déjà très remuant pose beaucoup de problèmes aux défenseurs toulousains. N’hésitant pas à dézoner, le brésilien oblige Lafont à s’employer, servant idéalement De Préville (55e). Mais l’étincelle, le but, la décision devait venir de la pépite girondine. Marquant définitivement le match de son empreinte, Malcom vint tromper le jeune gardien toulousain d’une frappe sous la barre, imparable (69e). Ainsi, il offre aux Bordelais leur première victoire en terre toulousaine depuis huit ans. Bordeaux est désormais quatrième et invaincu, à un point du podium. De bon augure avant de recevoir Guingamp et de se déplacer au Parc des Princes, où ils pourraient bien créer la sensation. Quant à Toulouse, le club occupe la treizième place et Pascal Dupraz devra rectifier les carences techniques de son équipe si il veut s’assurer une saison paisible.
La Roux tourne enfin pour Metz
Et pourtant le déplacement s’annonçait des plus périlleux. Angers, invaincu en Ligue 1 depuis le 28 avril dernier et en pleine confiance, recevait la lanterne rouge Metz. Avec cinq défaites en cinq matchs cette saison, les Lorrains, pire attaque du championnat, devaient se confronter à la dalle angevine, celle contre qui avaient déjà buté Bordeaux, Saint-Étienne, Marseille ou encore Lille cette saison. Et pourtant, il n’y a pas eu match. Dominateurs tout au long du match, les joueurs de Hinschberger auraient même pu enfoncer le clou maintes fois. Au final, vainqueurs 1-0 grâce à une tête rageuse de Nolan Roux (55e), Metz a joué à se faire peur et ce jusqu’à l’ultime seconde: heureusement pour eux Balliu resta attentif et du bout des gants préserva sa cage inviolée pour offrir ses premiers points au club (90e+7). Fulgurants en contres et généreux dans les efforts, les Messins ont affiché un nouveau visage face à une équipe d’Angers trop imprécise pour espérer mieux. Pourtant ce ne fut pas faute d’essayer notamment par le biais de leur maître à jouer, Thomas Mangani, qui buta sur un Balliu inspiré et appliqué (79e). La lanterne rouge se donne de l’air et entrevoit même la lumière: à un point de Dijon, 18e, Metz peut désormais regarder devant et rentrer pour de bon dans une course au maintien qui s’annonce être des plus palpitantes.
Marseille remercie Njie
Difficilement venus à bout de Konyaspor en milieu de semaine pour leur rentrée en Ligue Europa (1-0), les Marseillais avaient à cœur d’entamer un cycle vertueux et de retrouver le haut du tableau. En déplacement au stade de la Licorne, l’OM est longtemps resté hagard devant l’envie amiénoise. Et pourtant, au retour des vestiaires, le super-sub Njie, titulaire d’un soir en l’absence de Germain, mettait un terme au suspense. Auteur d’un doublé en trois minutes (52e, 55e), l’attaquant phocéen compte déjà cinq réalisations à son compteur cette saison. Une victoire ô combien importante pour Rudi Garcia et ses hommes, qui se placent désormais à la sixième place. Amiens qui restait sur deux victoires dont une face à Nice, était tout sauf un adversaire facile: néanmoins, en l’absence de Germain, Mitroglou et Mandanda, les Marseillais sont venus à bouts de coriaces amiénois. Trois points pris à l’extérieur, voilà qui soulage les Olympiens et qui sonne comme une délivrance sur le Vieux Port. Pour Amiens ce sera compliqué, mais l’équipe le sait et tentera de repartir de l’avant samedi prochain à d’Ornano.
LES FLOPS
Strasbourg, en panne d’inspiration
Certes se déplacer à Louis-II n’est pas tâche aisée par les temps qui courent. Mais le bilan strasbourgeois après six journées est explicite: 4 malheureux points au compteur font des Alsaciens un bon 19e. Et pour Strasbourg, un déplacement par les temps qui courent, s’apparente plutôt à une mission impossible: avec un but marqué et dix encaissés en quatre matches les Alsaciens font bien pâle figure quand il s’agit de s’aventurer hors de la Meinau. Pourtant au terme de la seconde journée tout laisser à penser que les hommes de Thierry Laurey seraient en capacité de faire bonne figure cette saison; vainqueurs 4-0 de Lille, ils s’en allaient vaillamment défier les Montpelliérains une semaine plus tard où ils décrochaient un bon point. Puis s’ensuivirent deux défaites contre Guingamp et Amiens, concurrent direct. A Monaco, le RCSA a bien essayé de résister mais c’est en toute logique que le promu s’est finalement incliné sur le score de 3-0, face à un ASM une nouvelle fois magnifié par son génie colombien Falcao auteur d’un doublé, portant son compteur à 9 buts en 6 matchs, soit déjà cinq de plus que son adversaire du soir. Déjà plus de 250 minutes que les Alsaciens n’ont pas trouvé le chemin des filets en Ligue 1, ce qui ne présage rien de bon avant de recevoir le solide FC Nantes le week-end prochain. Ranieri et sa troupe n’ont en effet encaissé que quatre buts en six matchs. Afin de forcer le verrou canari, les Strasbourgeois pourront s’appuyer sur un public fervent qui ne sera une nouvelle fois pas avare de chants et d’encouragements.
Lille, il y a urgence
Avec un but marqué lors des cinq derniers matches et seulement deux points empochés, Lille patauge et s’enfonce au classement. Désormais 17es, les hommes de Bielsa vont devoir se réveiller sous peine de s’embourber dans une crise croissante. A Guingamp, longtemps les deux équipes se neutralisèrent au milieu de terrain. Véritable choc tactique c’est finalement Kombouaré qui remporte ce face-à-face grâce à Didot qui délivre Roudourou au bout du temps additionnel. Alors que la première période fut fermée, la seconde au contraire a vu les Guingampais trouver le poteau et le coriace Mike Maignan. Mais en l’absence d’un vrai n°9, Lille peine à se procurer des occasions et plie finalement en fin de match. Le vétéran Didot triomphe donc de l’inexpérience lilloise. Avec un mercato record, Lille sombre pourtant dans les sombres abîmes de la Ligue 1: mais les Dogues se refusent d’évoquer le maintien pour l’instant. La meilleure des réponses serait déjà de triompher vendredi prochain face à l’ASM. Tout sauf une mince affaire pour Bielsa et ses hommes…
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Stéphane Ruffier (ASSE) – décisif face à Nice, Caen ou encore Angers, l’emblématique gardien stéphanois a une nouvelle fois exposé toute l’envergure de son talent face à Dijon samedi soir. Auteur de parades réflexes et excellent sur sa ligne, il a à de maintes reprises repoussé les tentatives bourguignones, notamment celles de Tavares, Sliti, Marié ou Saïd. Il a assuré la victoire des siens (1-0) et reste le principal artisan de l’excellente troisième place stéphanoise avec 4 clean-sheets en 6 matchs. A bon entendeur…
La décla’
Comme souvent, la fortune sourit aux puissants et pas aux gens qui ont fait une partie du chemin. Je suis très fier de mes joueurs, très fier de Bruno Génésio »
Jean-Michel Aulas, président de l’OL, après PSG-OL (2-0)
La stat’
9 – Radamel Falcao a inscrit neuf buts pour dix tirs cadrés cette saison. La mire est réglée pour El Tigre.
Crédits photo à la une: Yannick Parienti OM.net