Le mercato (enfin) achevé, les écuries de Ligue 1 bénéficiaient de la trêve internationale pour appréhender de la meilleure des manières cette cinquième journée de championnat. Entre confirmations, interrogations et désillusions, le cinquième acte de notre chère Ligue 1 a tenu toutes ses promesses. Décryptage.
LES TOPS
Paris, seul leader
Un temps le PSG a douté. Quand Alphonse Areola offrit au revenant Rivière une balle de 2-1 au retour des vestiaires, l’exploit sembla possible. Mais cette saison, Paris n’est jamais aussi fort que quand il est poussé dans ses retranchements. Il suffit d’un électro-choc, pour que l’armada parisienne devienne inarrêtable. Impérial, le PSG enchaîne donc une cinquième victoire de rang cette saison. Un sans-faute inédit dans l’histoire du club, qui en dit long sur la main-mise parisienne. Face au FC Metz, lanterne rouge et toujours à la recherche de son premier point, le PSG alignait son trident offensif composé de Neymar, Cavani et du néo-parisien, Killian Mbappé. Le natif de Bondy connaissait donc à Saint-Symphorien sa première titularisation sous le maillot parisien. Draxler complétait l’attaque sur son côté gauche. Dangereux dès le début du match, les vice-champions en titre trouvaient logiquement l’ouverture du score par Cavani à la 31e minute. Mais sur leur seule frappe cadrée du match les Lorrains surprenaient la défense parisienne au terme d’une action conclue avec brio par Emmanuel Rivière, de retour en Ligue 1 (37e). 1-1 à la pause, dans les travées du stade, les supporters se laissent aller à des rêves de victoire. Et au retour des vestiaires, les Messins faillirent bien concrétiser ces rêves, sur une énorme occasion, résultat de la mésentente entre Areola et Marquinhos, dont n’a pas su profiter Rivière (48e). Assez pour réveiller les galactiques parisiens, qui suite à cette frayeur ne firent qu’une bouchée des locaux. Neymar, Cavani et Lucas profitèrent des largesses défensives messines et de l’expulsion d’Assou-Ekotto pour un tacle dangereux sur Mbappé qui y alla également de sa réalisation. 5-1, un résultat lourd mais logique. Quand Paris rêve de coupe aux grandes oreilles, Metz se contenterait bien d’un premier point en championnat, histoire de lancer une bonne fois pour toute sa saison qui s’annonce être des plus périlleuses…
Plus rien n’arrête Amiens
En manque de repères lors des trois premiers matchs de la saison, l’ASC a définitivement lancé son périple dans l’élite. Vainqueurs de Nice lors de la 4e journée, les joueurs de Christophe Pélissier avaient à cœur de remettre le couvert après une semaine de trêve internationale. La tâche s’annonçait rude, face à un Strasbourg galvanisé par un public de la Maineau en liesse. Ce même public qui, presque un an auparavant, avait permis à son équipe de s’imposer 1-0 face à son hôte du soir, mais qui cette fois, impuissant, a assisté à la vengeance amiénoise. L’éternel espoir Kakuta a donc éclairé la soirée grâce à une audacieuse demi-volée qui vint tromper Kamara dès la 13e minute. Puis plus rien ou presque, un combat physique des plus engagés, une envie fringante des deux formations, mais une discipline amiénoise qui triomphe finalement de la maladresse strasbourgeoise. Froide vengeance donc, qui se solde sur le même score et qui permet donc aux hommes de Pélissier de se donner de l’air, tandis que son notoire adversaire flirte désormais dangereusement avec la zone rouge.
Convain-Caen
Défaits lors des deux premières journées face à Montpellier et Saint-Étienne, les Caennais devaient réagir face à la gronde croissante en Normandie. Le jeu de Garande jugé trop « vieille école », ou pas assez offensif; les joueurs ont apporté la meilleure réponse possible, avec trois victoires en trois matches. Un déclic survenu à Lille où contre toute attente, Garande déjoua les plans de Bielsa, entraîneur adulé par les plus grands. Sur les deux matches suivants, l’analyse d’Oscar Garcia qui avait prédit que peu d’équipes gagneraient à d’Ornano, s’est avérée juste. Poussifs vainqueurs de Metz lors de la quatrième journée, Caen s’est une nouvelle fois appuyé sur sa rigueur défensive pour triompher de Dijon. L’envie des Normands fit le reste, quand, réduits à dix, ils trouvèrent les ressources pour aller inscrire le but de la victoire. Suppléés par un Yambéré fautif sur les deux buts normands, les joueurs de Garande profitent donc de la maladresse dijonnaise pour se hisser au sixième rang. A l’instar d’Angers, de nouveau en haut de classement, Caen réalise un début de saison exemplaire et se place là où on ne l’attendait pas. Son adversaire du soir quant à lui, compte seulement quatre points en cinq matchs avant de recevoir Saint-Étienne et de se déplacer en terre lyonnaise.
LES FLOPS
Monaco saisi à froid
Ils restaient sur une série de seize victoires dans l’élite. A quelques jours d’un déplacement des plus importants à Leipzig, l’ASM de Jardim est donc tombée en terre niçoise, comme un an auparavant et sur le même score. 4-0. 36 matchs que les Monégasques n’avaient pas inscrit le moindre but dans une rencontre. Lucien Favre a une nouvelle fois donné la leçon à son homologue portugais, en s’appuyant sur la vitesse de ses contres, fulgurants et diablement efficaces. 17e avant la rencontre, les Aiglons ont lancé de manière symbolique leur saison, dans un derby et face à un adversaire co-leader au lancement de cette cinquième journée. Plea et Balotelli étincelants ont mené leur équipe vers la victoire, laissant béats des Monégasques impuissants. Une défaite qui tombe mal pour l’ASM qui laisse Paris s’échapper seul en tête de classement. Toujours deuxièmes les hommes de Jardim devront désormais jongler entre C1 et Ligue 1 et ainsi dévoiler de nouvelles cartes à l’instar de M’Boula ou Tielemans très peu utilisés depuis le lancement du championnat. La restructuration devra être immédiate sur le Rocher, où le doute commence à s’immiscer…
La crise olympienne
Sèchement battus sur le Rocher lors de la 4e journée, les Marseillais affrontaient au complet un adversaire rennais au plus bas avec deux points au compteur. L’occasion parfaite pour se refaire une santé et peut-être remonter à la quatrième place. Mais voilà, à Marseille, rien ne se passe jamais comme prévu. Alors que les supporters exigeaient du jeu plutôt que des promesses intenables, les Olympiens leur offrirent la plus belle démonstration de faiblesse et d’impuissance. Alors que leur dernière défaite en leur antre remontait à février dernier, les hommes de Garcia n’ont pas existé face à la fougue rennaise. Aligné d’entrée, le revenant Khazri réduisit le Vélodrome au silence dès la deuxième minute d’une parfaite madjer. Totalement dépassés les latéraux marseillais furent subjugués tout au long du match par la vitesse de Sarr et Mubele. Un véritable naufrage sur le Vieux port. Il n’en fallu pas plus pour que le public se mette à gronder. Oppressés, les Marseillais se firent imprécis et incompréhensibles dans leurs choix, joueurs comme entraîneur. L’honneur fut sauvé grâce à Sanson en fin de match, mais le bilan reste sans appel. Surclassés dans tous les domaines et dominés de bout en bout, les Olympiens subissent leur deuxième défaite de rang et sombrent dans le ventre mou du classement. Le « Champions Project » du président Eyraud semble battre de l’aile et ce dès la cinquième journée. Quand on sait le poids des paroles sur la Canebière, le président marseillais aurait peut-être mieux fait de fixer des objectifs plus raisonnables. Dixièmes, les Marseillais pointent déjà à huit points du leader et rival parisien…
TEMPS ADDITIONNEL
Le joueur
Jean-Michaël Seri (Nice): se disant lui-même touché par son transfert avorté vers Barcelone, le milieu niçois, excellent toute la saison dernière, semble avoir retrouvé tous ses moyens. Véritable fer de lance de cette équipe niçoise il a ratissé et grapillé tous les ballons au centre du jeu. Il aura distillé pas moins de 69 passes dans le match et son impact se fit sentir. Il est l’artisan incontournable de cette seconde victoire niçoise. Simple, efficace, le petit milieu a apporté toute sa sagesse pour remettre les Aiglons sur les bons rails. Désormais dit-il, « tout est oublié« .
La décla’
« On n’a pas fait un bon match. Rien n’a marché. Il y a un chantier énorme. »
Leonardo Jardim, entraîneur de l’ASM
La stat’
17 – Comme le nombre de buts inscrits par Mario Balotelli lors de ses 21 titularisations avec les Aiglons. Super Mario.
Crédits photo à la une: Вячеслав Евдокимов FC-ZENIT.RU