Le suspense, magnifique en Domino’s Ligue 2 vendredi soir, a aussi été de la partie ce samedi soir, pour la dernière journée de Ligue 1. La course au maintien a connu le plus de rebondissements, avec un jeu de chaises musicales incessant au fond du classement. Finalement, Caen a sauvé sa peau, aux dépends de Lorient qui jouera les barrages. Nancy et Bastia retrouveront quant à eux la Domino’s Ligue 2. Dans la course à l’Europe, Marseille a conservé sa cinquième place sans trop de difficulté.
LES TOPS
Monaco, champion magnifique
Il y a bien quelque chose de fascinant dans cette équipe Monégasque cette saison. Même déjà sacrés champions, même avec une équipe remaniée et même avec la tête déjà aux vacances, les hommes de Leonardo Jardim se sont imposés avec panache sur la pelouse de Rennes (2-3). Ils clôturent leur exercice avec des statistiques impressionnantes : 95 points (8 de plus que Paris) et 107 buts marqués. En terre bretonne, les Monégasques, avec les cheveux teints en rouge et blanc, ont fait parler leur incroyable efficacité. Fabinho a tout d’abord suivit une belle action de Germain pour ouvrir le score (0-1, 42e), avant que Jemerson ne marque d’une puissante tête sur corner (0-2, 48e). Les Rennais ont alors repris peu à peu le fil de leur match. Adama Diakhaby, le jeune attaquant de 20 ans, a réduit le score par deux fois, la première sur pénalty (1-2, 69e), la seconde sur un rush solitaire conclu en deux temps (2-3, 90+1e). Entre-temps, Jorge avait redonné le break à l’ASM, pour sa troisième apparition en Ligue 1, depuis son arrivée en janvier (1-3, 78e). Les Monégasques pouvaient bien aller communier avec leur supporters, après ce 30e succès cette saison. De notre côté, nous n’avons qu’une chose à dire: bravo !
Marseille termine cinquième et envoie Bastia en L2
C’est paradoxalement au bout d’une de leur prestation la moins réussie au Vélodrome cette saison que les Marseillais ont validé leur billet pour la prochaine Ligue Europa. Grâce au vingtième but de Gomis (1-0, 74e) cette saison en Ligue 1, les hommes de Rudy Garcia ont assuré mathématiquement leur cinquième place, trois points devant Bordeaux. L’OM Champions Project de Franck McCourt commencera réellement la saison prochaine. Alors que l’été s’annonce mouvementé, que Gameiro (Ath. Madrid) ou Koscielny (Arsenal) seraient sur les tablettes des recruteurs phocéens, il aurait été anormal que l’OM ne valide pas un billet européen. L’aventure commencera au troisième tour préliminaire, fin juillet donc.
Le bonheur des Marseillais fait néanmoins le malheur des Bastiais. Contraints à s’imposer pour une place de barragiste, voire mieux si les résultats des concurrents suivaient, les Corses sont passés à côté de leur match, à l’image d’Alan Saint-Maximin, méconnaissable sur la pelouse du Vélodrome. Battu, le Sporting repartira en Domino’s Ligue 2 la saison prochaine, après cinq saisons de suite passées dans l’Élite. Mais le club devra auparavant passer devant la DNCG, fin juin, et cela sera une autre affaire. Les finances du club Corse permettront-elles à ce dernier de repartir en L2 ? Affaire à suivre…
Caen sauvé in extremis
Les Cannais ont réussit un bel exploit en allant tirer le nul au Parc des Princes (1-1). Les Parisiens ont pourtant joué le jeu, comme tenait à le faire remarquer Adrien Rabiot à la pause. Le milieu international français a d’ailleurs ouvert le score, en reprenant un centre de Cavani (1-0, 13e). Cependant, les Parisiens n’ont pas défendu avec leur entière application habituelle. Pour la dernière de Maxwell dans la capitale française, les hommes d’Unai Emery ont préféré se faire plaisir. Caen s’est logiquement procuré des situations. Les hommes de Patrice Garande ont d’abord manqué de tranchant en première mi-temps. Leurs offensives se sont néanmoins précisées en seconde période. Delaplace a logiquement poussé Kimpembe à la faute, en obtenant un pénalty. Néanmoins, Kévin Trapp sortait la parade face à la tentative de Rodelin (75e). Les Cannais ont alors cru à une malédiction lorsque M. Hamel a refusé le but de Férêt (87e), pourtant valable car Jordan Tell, qui se trouvait sur la trajectoire de la balle, n’était pas en position de hors-jeu. Mais, malheureux jusque là, les Normands ont laissé exploser leur joie sur l’égalisation quasi inespérée de Rodelin dans les arrêts de jeu (90+2e). Dans le même temps, Lorient concédait le nul. Les Cannais (17es) sauvent donc leur place en Ligue 1 sur le gong.
LES FLOPS
Lorient jouera les barrages
Avec six points de retard sur le barragiste d’alors (Nancy), les Merlus auraient sans doute signé les yeux fermés au soir de la 29e journée pour une place de 18e. Pourtant, les Lorientais étaient abattus samedi soir au terme de leur match nul face à Bordeaux au Moustoir (1-1), qui les envoi défier Troyes en barrages. Le scénario était en effet cruel pour les hommes de Bernard Casoni. L’entraîneur, arrivé en novembre 2016 en Bretagne, a failli réussir son incroyable pari du maintien, mais le but tardif des Cannais au Parc a renvoyé le FCL à sa condition de potentiel relégable. Incrédules, les Bretons ne voulaient pas croire à l’égalisation de Caen sur la pelouse du PSG. Pourtant cette dernière est venue clore une partie globalement fébrile des locaux, sauvée certes par le but de Le Goff (1-1, 69e), mais mal débutée suite à l’ouverture du score de Sankharé pour les Girondins (0-1, 7e). Le public lorientais a vu son équipe souffrir énormément face aux Bordelais. Leurs protégés, menés au score, ont même été lanterne rouge provisoire une heure durant. Le FCL disposera néanmoins d’une bouée de sauvetage lors des barrages, histoire de pouvoir prolonger une histoire longue de onze saisons en Ligue 1. A noter que Bordeaux termine la saison à la sixième place et attendra une victoire du PSG en finale de Coupe de France face à Angers le 27 mai, pour voir leur classement se convertir en ticket européen.
Nancy a « tout gâché »
Les Nancéiens n’ont été que partiellement à la hauteur de l’engouement qu’ils avaient suscités une année plus tôt en remontant en Ligue 1, après quatre saisons d’absence au plus haut niveau. Douzièmes au soir de la 23e journée de Championnat, les hommes de Pablo Correa ont craqué à petit feu, jusqu’à cette relégation, malgré une victoire de prestige devant Saint-Étienne (3-1). Busin (1-0, 17e) et Diagne (2-0, 59e) avaient un temps permis aux Lorrains de remonter au rang de barragiste. Mais Lorient a égalisé et le succès, clos par Maoussa (3-1, 82e), laissera des regrets à ce club mythique, sous les yeux de l’enfant chéri de la région, Michel Platini. Les supporters, qui voyaient grand pour leur équipe cette saison, et confortés par les bonnes performances des leurs entre novembre et janvier, ont quitté le stade pleins d’amertume. Au courant de la tournure des événements sur les autres pelouses, ils ont déployés une banderole courte mais explicite (« Vous avez tout gâché ») lors du dernier quart d’heure, à l’intention des joueurs, mais également des dirigeants. Jacques Rousselot a largement rythmé la saison des Lorrains en interne en annonçant la vente du club à des investisseurs chinois en décembre dernier, avant de se raviser, et en se présentant et perdant l’élection du nouveau président de la FFF en mars. Nancy retrouvera donc les terrains de Domino’s Ligue 2, la saison prochaine, un an après les avoir quitté.
TEMPS ADDITIONNEL
La déclaration
Lenny Nangis (milieu de terrain de Bastia, relégué en Domino’s Ligue 2): « Ne plus avoir de club corse en L1 c’est dommageable. Il ne faut pas incriminer les supporters, ils font partie de nous, nous sommes unis dans la défaite comme dans les victoires. On a mal géré la première partie de la saison, on avait relevé la tête depuis l’arrivée du nouveau coach. »
Le joueur
Alexandre Lacazette (Lyon): l’attaquant Lyonnais a brillé pour son dernier match sous les couleurs de l’OL. En instance de départ, l’international français a inscrit un doublé contre Nice (3-3) et atteint la barre des 100 buts en Ligue 1. En larmes, puis ovationné par tout le public du Parc OL à sa sortie (86e), le joueur formé dans la capitale des Gaules a soigné ses adieux.
La statistique
37 – Champions de France, les Monégasques ont beaucoup marqué (107 buts). Mais ce qui rajoute de l’exceptionnel à ce chiffre, c’est la constance du club du Rocher à scorer. Selon Opta, les hommes de Leonardo Jardim, ont marqué au minimum un but lors de 37 de leurs 38 matches de Ligue 1 cette saison. Seul Nice, à domicile (4-0, 21 sept. 2016), a réussit à garder sa cage inviolée face à l’attaque de feu de l’ASM.
Crédits photo à la une: Yannick Parienti OM.net