Grâce à un triplé de son homme providentiel cette saison, en l’occurrence Luis Suárez, le FC Barcelone n’a pas tremblé sur la pelouse d’une équipe de Grenade balayée (0-3). Un sacre ô combien mérité pour les Culès qui sans ce terrible mois d’avril noir, auraient peut-être pu prétendre même à mieux. A défaut de conserver leur couronne Européenne, les camarades de Sergio Busquets tenteront dans une semaine de décrocher le doublé en s’adjugeant la Copa del Rey face au FC Séville.
Dimanche, 17 avril 2016, le FC Barcelone de Luis Enrique est battu au Camp Nou par le FC Valence (1-2) après s’être déjà incliné en Liga lors de ses deux précédentes sorties contre le Real Madrid (1-2) et la Real Sociedad (1-0). La formation Azulgrana vit le moment le plus difficile de la saison, après avoir comme l’exige la loi de Murphy vécu la douleur de l’élimination en quarts de finale de la Ligue des champions des mains de l’Atlético Madrid. Les Blaugranas sont mêmes rejoints en Liga par les Colchoneros (égalité de points avec les Blaugranas) et le Real Madrid qui suit à une longueur. Barcelone est appelé à une résurrection miraculeuse pour espérer conserver son titre de champion d’Espagne: remporter cinq victoires consécutives soit le nombre de journées restantes, avec 24 buts marqués et aucun encaissé, la mission est brillament accomplie ! Une réaction de phénomènes synonyme d’un 24ème sacre national, la huitième au cours des douze dernières années: à Grenade, l’implacable Suárez, assisté par ses « jumeaux » Messi et Iniesta a fait mouche. Tous pour un, un pour tous: oui, cette Liga ressemble à un roman d’Alexandre Dumas.
Granada CF 0-3 FC Barcelone: Le film du match
Point de frayeur, pas de chagrin, pas de crise de nerfs: le Barça peut remercier Suárez. Son coup du chapeau a permis aux Catalans d’étriller Grenade (0-3) et de remporter la Liga, la 24ème de l’histoire du club, la huitième au cours des douze dernières années, la sixième sur les huit dernières saisons comme une preuve de domination incontestée et incontestable du club Catalan sur la scène nationale. La victoire du Real Madrid à La Corogne (0-2) face au Deportivo au même moment n’aura servi qu’à gonfler les statistiques de Cristiano Ronaldo auteur d’un énième doublé. Le Barça a chèrement défendu son petit point d’avance nonobstant un mois d’Avril cauchemardesque. Le FC Barcelone remporte donc son 24ème titre de champion d’Espagne, il fallait une victoire. Les Catalans l’ont brillamment obtenue en étrillant (0-3) Grenade dans leur antre de l’estadio Nuevo Los Cármenes. Après une saison marathonienne, et une fois digérée l’élimination en Champions League qui a failli coûter la Liga, le Barça s’est donc adjugé avec brio et beaucoup de maitrise la première de ses deux finales et fêtera ce dimanche dans les rues de la ville ce sacre avec ses supporters.
Pour ce match crucial, Luis Enrique a reconduit son XI de gala, le même qui l’année précédente avait permis au club de remporter sa cinquième Ligue des Champions. L’équipe a réalisé une excellente performance footballistique en faisant circuler le cuir comme lors de ses meilleures heures. Avec ‘’don’’Andrés Iniesta comme catalyseur au milieu de terrain, Leo Messi comme l’étincelle du talent rajouté, de classe et enfin Luis Suárez comme le tueur de devant qui provoque l’hystérie Blaugrana.
Le siège
Dès le coup d’envoi de Monsieur Alejandro José Hernández Hernández, l’arbitre de cette partie. Le FC Barcelone a commencé à faire le siège des buts gardés par Andrés Fernández Moreno, conscient que le Real Madrid ne manquerait pas son rendez-vous au Riazor contre le Deportivo et même la décision du directeur de jeu qui à la septième minute (refuse un but fantôme) suite à un corner que Mascherano déviait au premier poteau. Piqué surgit au second pour placer une tête que l’on croit gagnante. Fernández s’interpose de justesse et le ballon n’a selon l’homme en noir pas entièrement franchi la ligne ! Ce ballon (rentré, pas rentré) de Gerard Piqué (7′) n’a toutefois pas vraiment fait douter les Culès, ni même l’ouverture du score de Cristiano Ronaldo pour le Real Madrid dans l’autre match au Riazor qui permettait pourtant à ce moment là aux Blancos d’être champions. L’opposition proposé pas Grenade manquait d’ambition. Les Andalous ont fait le pari de tendre le moins possible la pelouse afin de freiner la circulation du ballon pour les Azulgranas (une décision qui allait finalement leur être fatale plus que le Barça) et de jouer avec une organisation défensive qui à l’image de toute la saison s’est avérée être un autre fiasco.
Dynamite
Lorsque le Barça regagnait le vestiaire à la mi-temps, tout le monde avait compris que le titre ne pouvait plus lui échapper. Après une occasion de Messi (10′), une de Neymar Jr (13′) et une nouvelle de Piqué (13 ‘). Les Blaugranas ont trouvé la solution sur les flans. Les centres ont atterri sur Luis Suárez dans la surface de Grenade et la forteresse Nazarí a fini par s’écrouler comme un château de carte. Sur le premier but, un une-deux entre Jordi Alba et Neymar crée le décalage côté gauche. Le latéral Espagnol centre immédiatement pour Suárez qui n’a plus qu’à pousser le ballon au fond 0-1 (21′). Quelques minutes plus tard, sur une longue diagonale de Mascherano, Dani Alves s’arrache et parvient à éviter la sortie de but. Son centre est repris par la tête du Pistolero qui devance la sortie de Fernández 0-2 (38’). Suárez à de nouveau démontré son âme de «tueur» devant le but prouvant une fois encore qu’aucune défense au monde ne l’impressionnait et celle des Los Filipinos n’a évidemment pas dérogé à la règle.
Cristiano Ronaldo et le Real Madrid capitulent !
Les nouvelles qui arrivaient à La Coruña en provenance de Grenade ont eu un écho négatif sur les hommes de Zinédine Zidane à tel point que Cristiano Ronaldo a préféré regagner le banc des remplaçants au retour des vestiaires afin de se préserver pour la finale de la Ligue des Champions. En fin de rencontre, une passe lumineuse de sa majesté Messi permet à Neymar de se présenter devant Fernández . Mais le Brésilien la joue collectif et sert Suárez qui n’a plus qu’à conclure 0-3 (86′). A l’image de la saison, l’Uruguayen a dans ce match symbolisé l’envie et la solidarité de cette équipe qui a su montrer ambitieuse et surmonter ses périodes de doute en se montrant mentalement très forte lors du sprint final.
Barcelone s’impose donc à Grenade (0-3) et devient champion d’Espagne pour la 24e fois de son histoire! Un triplé de l’inévitable Luis Suárez, Pichichi avec 40 buts cette saison, permet aux Catalans de conserver leur titre de champions d’Espagne. Le Real Madrid de Zidane, victorieux à La Corogne (0-2), échoue à un point. Prochain objectif du Barça : le doublé avec la finale de la Coupe du Roi contre le FC Séville le 22 mai.
Suàrez devient pichichi et brise l’hégémonie de Messi et Ronaldo
Luis Suárez a remporté le trophée Pichichi de la Liga BBVA 2015/2016 dès sa deuxième saison comme joueur du FC Barcelone. L’attaquant Uruguayen est devenu le onzième joueur du Barça à obtenir cette récompense individuelle et le quatorzième de l’histoire de la compétition. Peu de joueurs passés au Barça ont réussi à faire leur trou en attaque aux côtés de Leo Messi et surtout à s’entendre avec le quintuple ballon d’or comme l’a fait Luis Suárez. L’attaquant Uruguayen qui est arrivé de Liverpool pour réaliser son rêve, jouer au Camp Nou a plus que réussi son objectif. Avec sa combinaison de talent, sa grinta et son sens du but, il est devenu le fer de lance de la pression Blaugrana mais aussi son élément le plus efficace. Neymar, est lui le troisième larron d’un trio insurmontable et incomparable. Une «MSN» qui a été l’artillerie lourde du FC Barcelone et qui lui a surtout permis de remporter les deux dernières Ligas.
Le trophée Pichichi remporté par Luis Suárez, auteur de 40 buts en 35 matches, a le mérite supplémentaire de briser l’hégémonie de son coéquipier Leo Messi et celle de l’attaquant du Real Madrid Cristiano Ronaldo, qui se sont adjugés trois fois chacun ce prix lors des six éditions précédentes. Luis Suárez a montré de l’efficacité, de l’efficience ainsi qu’une moyenne spectaculaire (1,14 buts par rencontre) répartissant ses réalisations en 22 journées, atteignant même sept matchs consécutifs en secouant les filets adverses (entre la 8ème et la 14ème journée). Luis Suárez aura été l’un des grands artisans de ce sacre se montrant souvent décisif au cours de la saison, comme lors du triomphe à Santiago Bernabéu contre le Real Madrid (0-4) avec un doublé, mais aussi pour les records comme ses quatre Hattrick (contre Eibar, l’Athletic Bilbao, le Celta et Grenade) et ses deux quadruplés (contre le Deportivo et le Sporting Gijòn) qui ont permis à son équipe de se soulager dans des parties souvent crispantes mais aussi à gonfler son compteur dans la course pour le Pichichi.
« Luisito » est le troisième joueur Uruguayen à conquérir le prix du meilleur buteur du championnat Espagnol après Jorge da Silva (1983-1984) et Diego Forlan (2004-2005 et 2008-2009). Si el Pistolero a remporté le titre du meilleur buteur de cette cuvée 2015/2016 de la Liga BBVA. Ce n’est toutefois pas la première fois qu’il est à pareille fête. Il l’avait déjà fait en Eredevisie (la Ligue Néerlandaise) sous les couleurs de l’Ajax Amsterdam (2009-2010) et en Premier League avec les Reds de Liverpool (2013-2014) , il avait également décroché le Soulier d’Or cette année là. Prix récompensant l’attaquant le plus prolifique des cinq grands championnats Européens.
Un titre autoritaire
Le FC Barcelone est sacré champion d’Espagne 2015-2016, malgré la prime promise par Florentino Perez, président du Real Madrid aux joueurs de Grenade. La façon avec laquelle la formation Andalouse a foulé la pelouse en mettant des coups de droit à gauche pendant le premier quart d’heure ne laisse présager du moindre doute. Certes, cette pratique bien que très peu sportive n’est pas interdite et a toujours existé de l’autre côté des Pyrénées. L’intensité avec laquelle Grenade qui n’avait pourtant absolument rien à jouer sauf peut-être les vacances promises par le chairman Blanco aux poulains de José Manuel González a parfois frôle la correctionnelle. Incluses les 14 minutes qui se sont écoulées entre le premier but de Cristiano Ronaldo et celui de Luis Suárez, le Real Madrid était à ce moment virtuellement champion rêvant de créer la surprise. Mais la joie de la casa Blanca, heureusement pour le Barça, s’est escomptée au fil des minutes…
Le Barça mérite amplement son sacre. Avec un dernier effort dû à un mois d’Avril noir qui a failli tout remettre en cause. En effet, à la mi-Mars, le titre semblait dans la poche avant de devenir plus complexe jusqu’à devoir attendre le dernier match de la saison. Il y aura du temps pour analyser cette crise et les résultats (on a évoqué aussi l’attitude nonchalente de certains éléments) qui étaient sur le point de transformer cette campagne jusque là glorieuse en une véritable catastrophe. L’élimination en Champions League est malheureusement passée par là. Mais la Liga a elle survécu. L’équipe de Luis Enrique Martínez García va tenter désormais de s’offrir un doublé qui serait célébré comme il se doit. Dans toute l’histoire centenaire du club, le Barça a à seulement six reprises remporté la Liga et la Coupe du roi la même année.
Le tweet du jour:
¡ Campeones de Liga ! Tres punts més i una altra lliga al sarró. La vint-i-quatrena en la història. #CampionsFCB pic.twitter.com/Wvn93xf3Qr
— † Paolo Hamidouche’ (@Paolino_84) 14 mai 2016
Statistique clé :
24 – Comme le nombre de titres du FC Barcelone en Liga, la deuxième équipe la plus titrée dans le championnat Ibérique derrière le Real Madrid et ses 32 titres. Deuxième titre de champion d’affilée pour Luis Enrique, qui a égalé son score en tant que joueur avec le club Blaugrana (il en a remporté un aussi avec le Real Madrid).
L’homme du match :
Luis Suárez, qui, grâce à deux buts marqués au Nuevo Los Cármenes à Grenade remporte le titre de Pichichi en Liga avec 40 réalisations (et aussi son second Soulier d’or). 59 buts en 54 matches toutes compétitions confondues pour el Pistolero, 14 buts lors de ses 5 dernières sorties: des statistiques d’extraterrestre.
Le pire :
David Lombán : Dépassé en défense, il prend l’eau face à Dani Alves sur le but du 0-2, en difficulté à chaque fois, il est souvent pris de vitesse. Il avait vraiment besoin de vacances…lui !
La déclaration :
Tout au long de la saison on a joué à un très haut niveau. C’est le prix de la régularité et c’est amplement mérité, a-t-il indiqué en conférence de presse. Nous avons réussi à se relancer après quelques périodes difficiles. Nous sommes contents pour nos supporters, nos familles et le club. Maintenant, il faut célébrer et essayer de gagner un autre titre samedi prochain ». A la question s’il allait faire la fête avec ses joueurs, Enrique a déclaré : « oui, malgré mes 46 ans, je vais m’adapter et courir vers ceux qui nous ont supporté. »
Luis Enrique (Entraîneur du Barça)