Jeudi soir, l’Olympique de Marseille et Patrice Evra se déplaçaient au Portugal pour y défier Vitoria Guimaraes dans le cadre de la 4e journée de la phase de groupes de Ligue Europa. Une rencontre qui s’est soldée sur une défaite de l’OM (0-1). Au-delà de cette défaite sportive, Patrice Evra a été expulsé par l’arbitre avant même le début de la partie à la suite d’une altercation avec des supporters phocéens. Une nouvelle polémique, une polémique de trop, qui fait rejaillir les antécédents du célèbre « Tonton Pat ».
Mondial-2010: une grève inoubliable
En juin 2010, alors que l’équipe de France est en Afrique du Sud pour y disputer la coupe du Monde, une polémique éclate à la suite d’une Une du journal L’Équipe dénonçant les propos qu’aurait tenu Nicolas Anelka à l’encontre de son sélectionneur, Raymond Domenech. Après cette fuite médiatique se sont enchaînées des réunions de crise à la Fédération française de football et la décision qui en est ressortie est sans appel: Nicolas Anelka est exclu de l’équipe de France et contraint à dire au revoir à son aventure sud-africaine. Une décision qui va provoquer une scène inédite et plonger l’équipe de France au centre de l’attention de toute la planète football.
Contre toute attente, les joueurs font grève et refusent de s’entraîner. Les 22 joueurs de l’équipe de France font alors honte à toute une nation, aux yeux du monde. Cette grève, elle est en grande partie menée par un homme: Patrice Evra. Alors capitaine des Bleus, le latéral gauche de Manchester United de l’époque concentre son action sur la découverte de la « taupe », responsable selon lui de cet imbroglio et de l’éviction de son « pote » Nicolas Anelka. La suite, tout le monde la connaît: une défaite face au pays hôte (1-2), une élimination et une sortie de la coupe du Monde la tête basse. Patrice Evra écopera de 8 matchs de suspension de toute compétition avec l’équipe de France, sanction infligée par la FFF. Au-delà du plan purement sportif, il s’est collé une étiquette de mauvais garçon.
Patrice Evra: un leader à la communication désastreuse
Dès lors, Patrice Evra a perdu beaucoup de crédibilité. Il s’est mis à dos un certain nombre de médias. Et c’est 3 ans après la traumatisme Knysna que l’ancien capitaine des Bleus est sorti du silence pour répondre à leurs critiques via une interview accordée à TF1 diffusée dans Téléfoot, en ciblant très personnellement des personnalités comme Rolland Courbis (renommé « Rolland Tournevis« ), Luis Fernandez (renommé « Michel Fernandel« ), et Pierre Ménès. Encore une fois, le latéral gauche s’est emporté dans ses propos et a fait preuve d’une insolence pitoyable remplie de vanité, qui plus est dans un timing désastreux, quelques jours seulement avant un déplacement en Ukraine pour y jouer les barrages en vue d’une qualification à la coupe du Monde 2014. Dans cette interview, Patrice Evra évoque sa carrière et se compare avec les personnalités citées. Il parle de lui à la troisième personne et provoque également Bixente Lizarazu, en mettant en avant ses récompenses individuelles de « meilleur latéral gauche du monde« . Malheureusement, ce jour-là, il s’adressait à un champion du monde, un trophée manquant à son palmarès.
En avril 2017, Evra s’illustre une nouvelle fois en réglant ses comptes en public avec Christophe Dugarry. Alors tout nouveau joueur de l’Olympique de Marseille, le latéral gauche s’emporte, une n-ième fois: « Duarig, c’est la seule personne qui connaît le nombre exact de poils pubiens que Zinédine Zidane a sur ses bijoux de famille« . Patrice Evra n’a jamais su communiquer comme il le fallait. Il était pourtant un élément très important du vestiaire de l’équipe de France et dans sa carrière en club, comme peut en témoigner la légende de Manchester United, Sir Alex Ferguson, qui l’a notamment nommé capitaine des Red Devils. Malheureusement, ses talents de fédérateurs se sont révélés inefficaces pour enjoliver son image et retirer cette étiquette de bad boy qui lui colle au front après chacune de ses déclarations déplacées.
Patrice Evra, un dérapage qui devrait coûter cher
Évidemment, tout fan de football qui se respecte retiendra la belle carrière de Patrice Evra dans les différents clubs pour lesquels il a joué, notamment l’AS Monaco, Manchester United et la Juventus Turin. Malheureusement pour lui, beaucoup se souviendront de ses frasques plutôt que de ses performances sur le terrain. D’ailleurs, Tonton Pat’, qui a perdu sa place de titulaire sur le flanc gauche de la défense de l’OM – Rudi Garcia préférant aligner Jordan Amavi – tente de rester actif. Non pas sur le terrain mais sur les réseaux sociaux où il s’affiche extrêmement extravagant, enthousiaste, avec un slogan devenu culte: « I love this game ».
Evra, à l’échauffement.
?#CroisonsLes #VSCOM pic.twitter.com/tLZToU40Ly— GuillaumeTC (@GuillaumeTC) 2 novembre 2017
Ce coup de pied asséné à un supporter marseillais au cours de son échauffement contre le Vitoria Guimaraes risque de lui coûter très cher. Car au-delà des sanctions sportives attendues de la part de l’UEFA à son encontre, l’ex-capitaine de l’équipe de France risque des sanctions de son employeur, l’Olympique de Marseille, allant jusqu’au licenciement. Ce nouveau dérapage pourrait, dans le pire des cas, avoir des conséquences sur le plan pénal, si la victime de cette agression porte plainte. En d’autres termes, il se peut que cette polémique signe la fin de la carrière de l’imprévisible et fantasque Patrice Evra.
Crédits photo à la une: Станислав Ведмидь/Stanislav Vedmid’/Stanisław Wiedmid’