Comme à l’accoutumée, les demi-finales de coupe de France se sont déroulées en semaine, en ces derniers mardis et mercredis d’avril. Le SCO Angers a tout d’abord décroché son ticket pour le stade de France en éliminant l’En Avant Guingamp, mardi, dans un match totalement décousu (2-0). C’est ensuite le Paris Saint-Germain qui s’est très facilement défait d’un Monaco au visage très jeune pour se qualifier en finale et tenter de glaner la 11e coupe de France de son histoire, la troisième sous l’ère qatarie (5-0).
Angers en finale, 60 ans après
Les 35 premières minutes de cette première demi-finale de la 100e édition de la coupe de France n’ont malheureusement pas soulevé les foules. Il a fallu attendre la 38e minute et le déboulé de Jonathan Bamba qui a provoqué l’ouverture du score angevine de Thomas Mangani pour lancer ce match à enjeu. Dans la foulée, l’En Avant Guingamp a bien failli se retrouver avec un retard de 2 buts juste avant la pause. Mais son gardien Karl-Johan Johnsson a réalisé la parade qu’il fallait tel un gardien de handball devant Kevin Bérigaud qui avait cadré sa reprise du plat du pied droit.
En seconde période, le SCO Angers possède la maîtrise du match, rien ne peut les inquiéter tant les guingampais sont hors du coup. Pourtant, les hommes de Stéphane Moulin ont bien failli devoir disputer une prolongation, puisqu’à la 88e minute, Monsieur Millot, l’arbitre de la rencontre, accorde un penalty aux bretons pour un contre de la main de Cheikh Ndoye. Le capitaine angevin cri au scandale, et au vu du ralenti, il s’avère que ce soit son ventre qui ait touché le ballon et non le bras de l’imposant attaquant sénégalais. Il y a finalement une justice puisque Letellier, le portier du SCO Angers, sauve les siens en déviant le penalty de Jimmy Briand sur son montant droit. Deux minutes plus tard, Toko Ekambi tue le suspense en profitant d’une mésentente de la défense guingampaise pour crucifier l’En Avant Guingamp, habitué aux beaux parcours ces dernières années en coupe de France. Le SCO Angers rallie la finale de cette compétition et se déplacera au stade de France le 27 mai avec une seule idée en tête: soulever le trophée. Ce que n’avait pas réussi leurs ancêtres de 1957, défaits 6-3 par Toulouse dans la finale la plus prolifique de la coupe de France.
Une « manita » du PSG logique mais frustrante
Dans un Parc des Princes partiellement rempli, le PSG recevait l’AS Monaco pour le choc de ces demi-finales opposant les deux meilleures équipes de l’hexagone actuellement concurrentes dans une course effrénée pour le titre en Ligue 1. C’est une des raisons pour lesquelles Leonardo Jardim, le technicien portugais et entraîneur du club du Rocher, a décidé de présenter une équipe totalement inexpérimentée face à l’ogre parisien. En effet, des joueurs régulièrement présents dans l’effectif pro monégasque, seuls De Sanctis, Raggi et Germain ont été alignés dans le onze de départ monégasque mercredi. Pas de Mbappé, Falcao, Bakayoko, Mendy ou Sidibe, habituels titulaires du club de la principauté, sur la pelouse du Parc, ni même sur le banc de touche. Le message de Leonardo Jardim est clair: la coupe de France est loin d’être la priorité de l’ASM cette saison, alors que ses joueurs s’apprêtent à disputer une demi-finale de Ligue des champions face à la Juventus Turin qui s’annonce acharnée.
Cette décision a fortement impacté la physionomie d’un match qui a tourné comme attendu en la faveur du club de la capitale qui a présenté son équipe type, à l’exception d’Alphonse Areola, aligné en coupe à la place de Kevin Trapp. Pourtant, ce sont les monégasques qui ont allumé la première mèche, alors que les parisiens étaient mal rentrés dans la rencontre. Diallo s’était élevé plus haut que tout le monde pour placer sa tête sur un centre monégasque. Areola, bien vigilant, dévie magnifiquement ce ballon en corner. S’en suit une longue séance de possession des hommes d’Unaï Emery à en faire tourner la tête de l’équipe du Rocher, trop jeune pour rivaliser face à ces stars. Et c’est logiquement que Draxler ouvre le score, après que Cavani ait bien anticipé une faute de main de De Sanctis sur une frappe anodine de Di Maria (1-0, 28e minute). Cinq minutes plus tard, le PSG fait le break grâce à l’inévitable Edinson Cavani, qui transforme en or une passe en retrait d’ « El Angelito », d’une sublime Madjer (2-0, 31e minute).
En seconde période, le jeune et malheureux Mbae est contraint de marquer contre son camp suite à un centre fuyant d’Angel Di Maria (3-0, 50e minute). La soirée piège parisienne se transforme en cauchemar monégasque puisque le florilège de buts du Paris SG continue. Blaise Matuidi porte le score à 4-0 dans la foulée, à la réception face au but vide d’un n-ième service du feu follet argentin (4-0, 52e minute). Le rythme de la rencontre, totalement imprimé par le PSG, baisse totalement et l’équipe bleue et rouge gère ses efforts, à juste titre. Marquinhos enfonce encore le clou en fin de match. Un brin chanceux, Blaise Matuidi contre une frappe puissante de Maxwell pour marquer dans le but monégasque, laissé vide par De Sanctis qui avait logiquement appréhendé la tentative du latéral gauche brésilien en se couchant au sol (5-0, 90e minute).
Cinq à zéro, score final. Une « manita » très dure à avaler pour ces pauvres monégasques qui découvraient pour la quasi totalité le très haut niveau au Parc des Princes et qui repartent de la capitale avec une belle claque mais pleine d’apprentissage et de souvenirs. Un débat nous anime… Nombreux sont ceux qui estiment que Leonardo Jardim se devait de respecter l’institution de la coupe de France et d’aligner une équipe bis plus compétitive. Les autres jugeront habiles d’avoir laissé au repos ses joueurs cadres performants, à 7 jours d’une échéance européenne qui pourrait permettre à l’AS Monaco de marquer l’histoire du football français sur la scène européenne.
Une finale inédite
Le Paris Saint-Germain rejoint donc le SCO Angers, et nous tenons-là une finale de coupe de France totalement inédite qui nous révèlera son dénouement samedi 27 mai 2017, au stade de France.
Crédits photo à la une: C.Gavelle / PSG