L’Euroligue a confirmé hier un changement de sa formule. Cette réforme, qui réduirait la compétition phare d’Europe de 24 à 16 clubs participants, barre quasiment l’accès à la compétition – qui veut se rapprocher d’un modèle de « ligue fermée » à la mode NBA – aux petits clubs, notamment ceux de PRO A. DÉCRYPTAGE
Pour que le spectacle soit au rendez-vous, l’Euroligue a prévu que onze formations, qui seraient alors alors appelées « franchises » (comme en NBA), les plus grandes et plus connues d’Europe, soient assurées de disputer chaque saison la nouvelle Euroligue. « Cela change peu » notait un observateur qui se désolait « que les plus grand club soit toujours privilégiés dans les Coupes d’Europe » et cela « même à vingt-quatre clubs ».
Ces onze « privilégiés » serait, sans le moindre doute, le Real Madrid, le meilleur club d’Europe, mais aussi les Espagnols du FC Barcelone et de Vitoria, les clubs turc de l’Efes Istanbul et de Fenerbahçe, le CSKA Moscou, l’AC Milan, le club lituanien du Zalgiris Kaunas et israélien du Maccabi Tel-Aviv et les deux clubs grecs de l’Olympiakos et du Panathinaïkos.
Les onze plus grands clubs d’Europe sont assurés d’y participer chaque saison
Mais ce changement de formule aurait d’autres conséquences. Ils pousseraient les clubs participants à se retirer de leur Championnat respectifs et Coupes nationales, car leur calendrier deviendrait alors démentiel. Effectivement, la nouvelle « Basket Champions League », comme elle a été prévu d’être nommée, se déroulerait en trente journées, où les seize clubs participants s’affronteraient tous deux fois, en matches aller-retour.
La FIBA, qui soutenait une réforme de la plus grande compétition européenne entre clubs, n’a toujours pas réagit à cette annonce des dirigeants de l’Euroligue, qui ont frappé un grand coup. Les Championnat nationaux européens seraient donc les grands perdants de ce nouveau système. Ils perdraient leurs grosses cylindrés, donc de leur saveur, et les salles se videraient peu à peu. Cela n’arrangerait pas le PRO A, en recherche constante d’attractivité. Mais de là à dire qu’un club français comme Limoges ou Strasbourg participerait à cette nouvelle formule…
Les participants devraient se retirer du Championnat et Coupes de leur pays, sous peine d’un calendrier démentiel
Car oui, même le Champion de France n’est pas certain de participer à cette compétition. Il est prévu que en plus de onze clubs déjà sûr et certain d’y participer (voir ci-dessus), l’Euroligue donnerait un »sésame » aux Champions de trois pays en Europe, mais la France n’est pas sûr d’en faire partie. L’autre solution pour se qualifier, pour un club français, et de remporter l’Eurocoupe (C2). En effet, le dernier billet pour participer, la saison prochaine, à l’Euroligue est de remporter une compétition qui ne réussit que rarement aux formations françaises…
Mais la gronde des »petits clubs » ne touche pas seulement la France. Des clubs habitués à disputer chaque saison l’Euroligue, comme le Bayern Munich, ont exprimé leur mécontentement, par le biais d’un communiqué ironique, où il remercie « la FIBA pour son bon travail ».
Le géant américain IMG a été engagé pour gérer le côté sportif et médiatique de la compétition
Cette nouvelle Euroligue s’inspirera grandement de la NBA. Pour parvenir à ses fins, la compétition a déjà engagé le géant américain IMG, pour dix ans, qui gérera le côté sportif et médiatique de cette nouvelle compétition, pour en tirer le meilleur en terme d’image et de recettes. La compétition se voudra donc plus »riche » et plus spectaculaire. Elle devrait donc attirer plus de spectateurs dans les salles, et tout cela en exerçant un business pur.
Mais cette « Basket Champions League » arrivera-t-elle sur le long terme à concurrencer la NBA, son modèle ? Pour cela il lui faudrait attirer des stars de renommée mondiale, comme Le Bron James, Tony Parker ou Kévin Durant. Mais peu de ces méga-stars de la NBA ne serait enthousiasmées à l’idée de venir en Europe. C’est donc un important défi qui attend cette Euroligue, toute belle, toute neuve…